Les autorités d’occupation israéliennes ont libéré, le jeudi 10 avril, l’icône de l’enfance palestinienne le jérusalémite Ahmad Manasra après neuf ans et demi de détention.
Manasra a été arrêté en 2015 alors qu’il avait 13 ans et a maintenant 23 ans.
Des sources locales ont rapporté que la famille de Manasra l’attendait à l’extérieur de la prison de Nafha, où il était censé être libéré.
Cependant, ils ont été surpris par un appel de quelqu’un les informant qu’Ahmad se trouvait dans la région de Beersheva, qui se trouve à des dizaines de kilomètres d’AlQods occupée, où réside sa famille.
Les autorités d’occupation l’avaient délibérément libéré dans un endroit éloigné de la porte de la prison et sans préavis.
Des sources familiales ont ajouté que Manasra, qui n’avait sur lui que sa carte d’identité, a rencontré un jeune homme dans la rue qui a contacté sa famille et les a aidés à le retrouver.
Les autorités d’occupation l’ont également convoqué pour enquête au centre de détention d’Al-Maskobiyya avant de l’autoriser à se rendre au domicile de sa famille.
La famille a considéré cette action comme une menace continue contre Manasra, interdit de lui organiser une fête par sa famille ou de communiquer avec les médias.
La libération de Manasra, après avoir purgé sa peine, est intervenue dans un contexte d’inquiétudes concernant sa santé et son état psychologique, car il est considéré comme l’un des prisonniers les plus gravement malades.
Dans ce contexte, l’avocat du prisonnier libéré, Manasra, a déclaré à la télévision libanaise Al-Mayadeen que « son état psychologique à sa sortie de prison était extrêmement difficile ».
Et de renchérir : « Ahmad Manasra a été soumis à la torture et à l’isolement depuis 2021 jusqu’au début de la guerre actuelle (contre Gaza). Il a été soumis à toutes les méthodes et politiques d’abus auxquelles les prisonniers ont été soumis pendant la guerre ».
Il a également été rapporté que les services de renseignements israéliens « ont mis en garde la famille Manasra contre la célébration de la libération de leur fils ».
Manasra a été arrêté en 2015 alors qu’il avait 13 ans, au motif que lui et son cousin avaient participé à une attaque à l’arme blanche contre des Israéliens à AlQods occupée. Son cousin, Hassan Manasra, a été tué par les forces d’occupation israéliennes et Ahmad a été grièvement blessé.
Le jour de son arrestation, Ahmad Manasra a été violemment battu, ce qui lui a valu une fracture du crâne et un hématome intracrânien.
Il a également été soumis à des interrogatoires physiques et psychologiques sévères, notamment à la privation de sommeil et de repos, à des heures d’interrogatoire et à l’isolement, ainsi qu’au refus de visites et de soins médicaux nécessaires.
Au cours des dernières années, une campagne mondiale a été lancée pour obtenir sa libération en raison de la détérioration de sa santé mentale et physique, résultat de sa torture en tant qu’enfant en captivité.
Cette campagne a été accompagnée d’une série d’audiences devant les tribunaux israéliens, qui ont rejeté les demandes de libération et d’assouplissement des restrictions qui lui étaient imposées.
Avant son arrestation en 2015, il suivait ses études à l’école de la Nouvelle génération d’AlQods, en huitième année.
16 400 détenus depuis le 7 octobre 2023
Entre-temps, les organisations de défense des prisonniers palestiniens ont révélé jeudi une augmentation significative du taux d’arrestations effectuées par les forces d’occupation israéliennes en Cisjordanie occupée.
Environ 800 arrestations ont été enregistrées au cours du seul mois de mars, dont des femmes et des enfants, a-t-on précisé de mêmes sources.
Parmi les personnes détenues se trouvent 18 femmes et 84 enfants, tandis que les enquêtes sur le terrain ont ciblé des centaines de citoyens à travers la Cisjordanie, a affirmé dans un communiqué conjoint le Club des prisonniers palestiniens, la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers de l’Organisation de libération de la Palestine et l’Association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme.
Le communiqué précise que le nombre d’arrestations en Cisjordanie a atteint environ 16 400 détenus, dont 510 femmes et 1 300 enfants, depuis le début de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, le 7 octobre 2023.
