L’armée libanaise a accusé Israël de l’avoir empêchée d’inspecter un site jugé suspect avant qu’il ne soit bombardé dans la banlieue sud de Beyrouth, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable militaire sous couvert d’anonymat.
Israël a mené jeudi soir les frappes les plus violentes contre la banlieue sud de Beyrouth, depuis le cessez-le-feu fin novembre 2024.
L’armée israélienne affirme y avoir visé « des sites de production souterrains de drones et des installations de stockage utilisées par l’unité aérienne du Hezbollah (127) ».
Avant les frappes, l’armée israélienne avait lancé sur X un appel à évacuer un secteur de la banlieue sud, semant la panique chez les habitants.
Le responsable militaire libanais a indiqué à l’AFP que cet appel à évacuer avait été lancé « sans passer par le comité international de suivi » du cessez-le-feu, composé des Etats-Unis, de l’ONU et de la France.
« L’armée a tenté de se rendre sur un des sites mentionnés dans l’appel à évacuer, mais des frappes de sommation israéliennes l’ont empêchée de mener à bien sa mission », avant les frappes, a-t-il dit.
Dans un communiqué vendredi matin, l’armée libanaise a menacé de suspendre sa coopération avec le comité « en ce qui concerne l’inspection des sites ».
Le responsable militaire a précisé que les Israéliens avaient envoyé plus tôt jeudi, à travers le comité de suivi, un message à l’armée libanaise indiquant qu’ils avaient « repéré un objectif dans la banlieue sud de Beyrouth, qui pourrait contenir des armes ».
Selon lui, l’armée libanaise avait alors inspecté l’endroit, indiquant au comité qu’il « ne contenait rien ».
Plus tard, « l’armée a été surprise de voir qu’Israël avait publié un appel à évacuer de nouveaux objectifs (…) sans repasser par le comité de suivi ».
Dans son communiqué, l’armée a dénoncé « l’insistance de l’ennemi israélien à violer » l’accord de cessez-le-feu et « à refuser de coopérer avec le comité ».
En vertu du cessez-le-feu, le Hezbollah devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, soit à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.
Le Premier ministre Nawaf Salam a assuré que l’armée libanaise a démantelé plus de 500 sites et dépôts dans cette région.