L’Université suisse de Lausanne (Unil) a mis fin à une partie de son partenariat avec l’Université hébraïque de Jérusalem (Huji), a annoncé son recteur jeudi, une revendication du mouvement pro-palestinien au sein de l’établissement.
« Le positionnement des autorités de l’Université hébraïque de Jérusalem face aux enjeux juridiques et éthiques soulevés par la guerre actuelle à Gaza diverge avec l’engagement de l’Unil », explique Frédéric Herman dans un entretien avec le quotidien 24 heures.
« Nous constatons ces divergences sur trois plans : le respect du droit international, un engagement citoyen de l’Unil, défini par sa charte, et une diligence raisonnable en matière d’assistance face à des violations graves de droits humains », précise le responsable de l’établissement qui accueille plus de 17.000 étudiants.
L’Unil souhaite néanmoins « maintenir la collaboration » entre les chercheurs des deux établissements.
« Sur ce point, notre position ne change absolument pas », insiste le recteur.
L’Unil emboîte ainsi le pas à l’Université de Genève qui a elle aussi rompu avec l’Huji la semaine dernière.
Deux accords signés en 2021 et 2022 pour une durée de cinq ans devaient faciliter les échanges d’étudiants. Mais rappelle M. Herman « aucun étudiant de l’Unil » ne s’est jamais rendu au sein de la première université israélienne.
Dans le sillage des grands campus américains et d’autres universités européennes, l’Université de Lausanne a connu une mobilisation importante de la part d’étudiants qui réclamaient la fin du partenariat avec l’une des principales universités en Israël à cause de la guerre à Gaza.
Herman conteste avoir subi l’influence du mouvement de protestation sur la décision. « Nous ne sommes pas entrés en matière sur leurs revendications, mais nous nous sommes questionnés sur l’évaluation de nos collaborations internationales », dit-il.
Interrogée par l’AFP, l’Université hébraïque de Jérusalem n’a pas commenté dans l’immédiat.
Israël a intensifié à la mi-mai son offensive dans la bande de Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages kidnappés le 7 octobre 2023, prendre le contrôle de l’ensemble du petit territoire coincé et d’en déplacer les Palestiniens.