Les forces navales de l’occupation israélienne ont poursuivi, ce jeudi 2 octobre, leurs attaques contre la Flottille mondiale Sumud, qui se dirige vers Gaza pour briser le blocus et acheminer une aide humanitaire.
‘Israël’ a intercepté, ce jeudi 2 octobre, 39 des 44 bateaux d’aide destinés à Gaza, a indiqué Reuters.
La flottille Sumud est composée d’environ 47 navires. Selon le suivi en direct sur le site de la flottille, l’un des navires, le Mikeno, est entré dans les eaux territoriales de Gaza ce matin vers 6h00 (heure AlQods).
La plupart des navires sont indiqués comme « interceptés » ou « supposés interceptés », tandis que plusieurs sont encore signalés comme « en navigation ».
Selon la chaine qatarie Al Jazeera, la marine de l’occupation israélienne tente toujours d’intercepter les bateaux restants, avec lesquels la communication a été coupée, probablement à cause d’un brouillage de la part de l’armée d’occupation israélienne ou parce que le protocole à bord prévoyait que les activistes jettent leurs téléphones lorsque les troupes d’occupation israéliennes s’approchaient.
Explications du porte-parole de la flottille

Les organisateurs de la flottille ont révélé que plus de 443 volontaires originaires de 47 pays ont été illégalement détenus après l’interception des bateaux. Ils ont réclamé une intervention internationale immédiate pour assurer leur sécurité et leur libération immédiate.
Parmi les passagers qui étaient en cours de transfert vers un port israélien se trouve Greta Thunberg, que les autorités israéliennes ont montrée en train de récupérer des effets personnels, entourée par des hommes armés. Outre Greta Thunberg elle comprend notamment l’euo députée Rima Hassan, le petit-fils de Nelson Mandela et ex-député sud-africain Mandla Mandela et l’ancienne maire de Barcelone Ada Colau.
Sur le compte Instagram de la flottille, le porte-parole Saif Abukeshek a publié une déclaration vidéo détaillant les navires attaqués et l’origine es militants détenus.
Selon lui, 21 navires sur les 44 ont été arrêtés par ‘Israël’ : Alma, Sirius, Adara, Spectre, Yulara, Aurora, Otaria, Huga, Deir Yessine, Grande Blu, Morgana, Hio, Seulle, All In, Captain Nikos, Florida, Karma, Mohammad Bhar, Oxygono, Free Willy et Jeannot III.
Abukeshek a précisé la nationalité des militants présents à bord : 30 Espagnols, 22 Italiens, 21 Turcs, 12 Malaisiens, 11 Tunisiens, 11 Brésiliens, 10 Français, 9 Irlandais, 8 Algériens, 7 Américains, 7 Allemands, 6 Britanniques, 4 Norvégiens, 4 Suédois, 3 Néo-Zélandais, 3 Marocains, 3 Jordaniens, 3 Polonais, 3 Portugais, 3 Mexicains, 2 Koweïtiens, 2 Colombiens, 2 Argentins, 2 Suisses, et plusieurs autres nationalités.
Abukeshek a en outre souligné que les navires tentaient de rejoindre les côtes de Gaza et que les militants étaient déterminés à atteindre leur objectif humanitaire. Il a également rappelé que les réactions de la population face aux attaques israéliennes montrent une solidarité mondiale contre ces actions.
C’est la première fois depuis des années que des dizaines de navires naviguent ensemble vers Gaza, où vivent environ 2,4 millions de Palestiniens, soumis à un blocus israélien depuis environ 18 ans.
Le régime israélien a durci ce siège le 2 mars en fermant tous les points de passage et en bloquant l’accès à la nourriture, aux médicaments et à l’aide, plongeant Gaza dans une famine extrême.
Depuis le 7 octobre 2023, l’armée d’occupation israélienne a massacré plus de 66 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. Les bombardements incessants ont rendu inhabitable le territoire assiégé, qui vit en même temps famine et propagation de maladies.
Rima Hassan accuse ‘Israël’ d’avoir arrêté « illégalement » des centaines de personnes
L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan a accusé de son côté ‘Israël’ d’avoir arrêté « illégalement » et « arbitrairement » des « centaines » de personnes.
« Des centaines de civils, d’humanitaires et de militants pacifiques à bord de la flottille Global Sumud ont été illégalement arrêtés et arbitrairement détenus par Israël », a posté Mme Hassan sur X, incitant à demander aux autorités compétentes à exiger leur libération immédiate.
La députée européenne avait commencé à témoigner dans un direct sur Instagram après avoir assisté à l’arraisonnement d’une embarcation se trouvant à proximité, avant de jeter son téléphone à l’eau au moment de l’abordage du navire où elle se trouvait.
Expulsion des militants vers l’Europe
L’entité sioniste a affirmé jeudi qu’aucun des navires de la flottille pour Gaza n’a réussi à briser le blocus imposé au territoire palestinien, après l’interception en Méditerranée de la quasi-totalité des bateaux transportant des militants pro palestiniens et de l’aide humanitaire.
Un dernier navire « reste à distance. S’il s’approche, sa tentative d’entrer dans une zone de combat active et de briser le blocus sera également empêchée », a-t-il ajouté.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé ce jeudi qu’il expulserait vers l’Europe tous les militants qui se trouvaient à bord des navires de la flottille Sumud.
La Turquie a accusé Israël de commettre « un acte de terrorisme » et le président colombien Gustavo Petro a annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays.
La France a appelé Israël « à assurer la sécurité des participants » tandis qu’en Italie, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Rome, Naples, Turin, Naples et Pavis, mercredi soir pour protester contre l’interception des bateaux.
D’autres manifestations ont eu lieu dans d’autres villes européennes, notamment à Paris, Berlin, Athènes, Barcelone et à Istanbul pour condamner cette attaque. Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes canadiennes.
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a exigé le rapatriement « immédiat » des 6 Mexicains membres de la flottille pour Gaza. Elle a précisé que les activistes mexicains se trouvent au port d’Ashdod au sud, où selon elle le soutien consulaire mexicain n’a pas pu entrer. Son gouvernement a envoyé quatre notes diplomatiques à Israël concernant cette affaire.
L’Espagne a toutefois annoncé jeudi la convocation de la chargée d’affaires de l’ambassade d’Israël à Madrid. « Ce sont des citoyens pacifiques qui n’avaient aucun objectif au-delà de l’humanitaire », a déclaré le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares.
Rome et Madrid avaient dépêché des navires militaires pour escorter la flottille après des « attaques par drones » dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l’ONU et l’Union européenne, similaires à deux attaques attribuées à Israël par la flottille quand elle était ancrée le 9 septembre près de Tunis.
Mais mercredi, le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud « de ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d’exclusion par Israël » et souligné que le navire espagnol ne franchirait pas cette limite, selon l’AFP.
La frégate italienne avait cessé son escorte à 150 milles nautiques (275 km) du territoire.
En juin et juillet, la marine israélienne avait déjà arraisonné deux voiliers se dirigeant vers Gaza, avec Greta Thunberg et Rima Hassan à leur bord. Toutes deux avaient été débarquées en « Israël » puis expulsées.




