L’ONU et l’Union européenne ont condamné mercredi les « attaques » nocturnes au large de la Grèce contre la flottille humanitaire en route pour la bande de Gaza. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes européennes notamment à Rome, Milan, Turin, Naples, Pavis, Paris, Berlin, Athènes, Barcelone et à Istanbul pour condamner cette attaque. Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs villes canadiennes.
A Milan
A Pavia en Italie
A Naples (Italie)
A Turin (Italie)
A Barcelone (Espagne)
A Berlin
A Paris
A Athènes (Grèce)
Manifestation devant le consulat des USA à Istanbul
Au Canada
En Tunisie
Grève générale et des « Lumières avec la Palestine »
Selon l’agence Reuters, le plus grand syndicat ouvrier en Italie a lancé un appel à la grève générale, vendredi prochain, pour protester contre l’attaque israélienne contre la flottille.
De même, plus de 200 hôpitaux à travers l’Italie et des milliers de professionnels de la santé allumeront simultanément leurs lumières jeudi, dans un geste symbolique de solidarité avec la bande de Gaza sous le slogan « Lumières avec la Palestine ».
Selon les organisateurs, la manifestation débutera devant les hôpitaux participants à 21h00, heure italienne. Les participants liront une déclaration commune expliquant les raisons et les objectifs de l’initiative. Suivant cette déclaration, les lampes et autres sources lumineuses portées par les participants seront allumées simultanément.
L’événement comprendra également une commémoration des 1 677 professionnels de santé tués à Gaza au cours des deux dernières années, avec une lecture collective de leurs noms dans les régions italiennes participantes.
Les associations, comités et syndicats participants prononceront également de brèves allocutions à cette occasion.
Selon les organisateurs, la Lombardie arrive en tête des régions participantes, avec près de 5 000 professionnels de santé inscrits et 36 hôpitaux participants, notamment dans les provinces de Milan et de Monza-Brianza.
La Toscane suit avec 2 267 professionnels de santé et 23 hôpitaux, principalement dans la province de Florence, suivie des régions de Lucques et de la Sardaigne.
Sur son site Telegram, le Global Sumud Flottille a indiqué que la marine israélienne a utilisé des canons à eau contre des navires de la flottille pour les faire couler.
Les « attaques » contre la flottille « doivent cesser et les responsables de ces violations doivent rendre des comptes », a déclaré le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, réclamant « une enquête indépendante ». Les militants propalestiniens de la flottille affirment avoir été visés durant la nuit par des « drones sans pilotes », pointant du doigt Israël.
« Aucune attaque, aucune frappe de drone, aucune saisie ou utilisation de la force contre la flottille n’est acceptable », a réagi pour sa part une porte-parole de la Commission européenne.
Ces attaques « comprenaient le déploiement de dispositifs explosifs et incendiaires, la dispersion délibérée de substances chimiques (…), la neutralisation des dispositifs de communication d’urgence et des dommages physiques calculés visant à rendre les navires inaptes à la navigation et à mettre en danger les bénévoles à bord », a détaillé dans un communiqué la Global Sumud Flotilla.
Une initiative « gratuite »
« Ma condamnation de ce qui s’est passé cette nuit est totale et évidemment nous menons nos enquêtes pour avoir des certitudes sur les responsabilités », a déclaré mercredi la Première ministre italienne devant la presse à New York, quelques heures avant son intervention à l’Assemblée générale de l’ONU.
Giorgia Meloni a toutefois jugé cette initiative « gratuite », « dangereuse » et « irresponsable », ajoutant que le gouvernement italien travaillait actuellement à une solution alternative pour acheminer de l’aide humanitaire à Gaza en passant par Chypre.
« Il n’est pas nécessaire de se rendre dans un théâtre de guerre pour livrer des aides à Gaza, que le gouvernement italien et les autorités compétentes auraient pu livrer en quelques heures », a ajouté Mme Meloni.
Israël, répétant mercredi qu’il ne « permettra pas aux navires d’entrer dans une zone de combat active et n’autorisera aucune violation du blocus maritime légal », a proposé à la flottille de livrer son aide humanitaire « dans n’importe quel port d’un pays voisin, d’où elle peut être transférée pacifiquement à Gaza », selon un post du ministère israélien des Affaires étrangères sur X.
Navire militaire espagnol
Plus tôt dans la journée, le ministre italien de la Défense Guido Crosseto avait annoncé l’envoi d’une frégate militaire dans la zone où se trouve la flottille pour mener « d’éventuelles opérations de secours ». Lui emboîtant le pas, l’Espagne a annoncé à son tour mercredi soir l’envoi d’un navire de la marine pour assister au besoin la flottille.
La diplomatie italienne a quant à elle demandé à Israël d’assurer la sécurité de la flottille, tandis que le ministère français des Affaires étrangères a condamné dans un communiqué « toute attaque en mer » et appelé « au respect du droit international ».
Une soixantaine d’Italiens, dont quatre parlementaires, se trouvent à bord de la flottille, qui comprend une cinquantaine de bateaux avec plusieurs centaines d’activistes de 45 pays.
Les navires veulent rejoindre la bande de Gaza pour « briser le blocus israélien », après deux tentatives bloquées en juin et juillet par Israël.
Partie au début du mois de Barcelone (Espagne), la flottille a déjà annoncé avoir fait l’objet de deux attaques de drones alors qu’elle était à l’ancre au large de Tunis, le 9 septembre.
Selon la militante allemande des droits humains Yasemin Acar, 5 bateaux ont été attaqués dans la nuit de mardi à mercredi et « 15 à 16 drones » ont été dénombrés.
Le député polonais Franek Sterczewski a déclaré sur X qu’il y avait eu « 13 attaques » sur 10 navires en tout, et que trois d’entre eux avaient été « endommagés ».
Plus de 65.000 Palestiniens tués
Selon les garde-côtes grecs interrogés par l’AFP, un patrouilleur de l’agence européenne des frontières Frontex s’est approché d’un des bateaux, sans constater de dégâts.
« Les personnes à bord ont mentionné l’incident, mais il n’a pas pu être établi qu’il avait effectivement eu lieu », a déclaré l’une de leurs porte-parole, sans pouvoir dire si l’incident présumé s’était produit dans les eaux internationales.
Contactée par l’AFP, l’agence Frontex a confirmé que l’équipage du voilier avait indiqué ne pas avoir « besoin d’assistance ».
La guerre à Gaza, qui dure depuis bientôt deux ans, avec pour prétexte de riposter à l’opération Déluge d’al-Aqsa du mouvement de résistance palestinien Hamas dans les colonies de l’enveloppe de Gaza le 7 octobre 2023. Au cours de cette attaque inédite, plus de 1.200 Israéliens ont péri et 251 autres ont été pris en captivité pour les échanger contre des milliers de Palestiniens emprisonnés par l’entité sioniste. 47 sont toujours retenues dans la bande de Gaza.
L’ONU a déclaré en août l’état de famine dans le territoire palestinien, soumis à un strict blocus par Israël depuis près de deux ans.
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, la guerre a coûté la vie à plus de 65.000 Palestiniens, en majorité des civils, en près de deux ans.
Source: Avec AFP