Les relations entre la Russie et les Etats-Unis se sont « dégradées » depuis l’arrivée à la Maison Blanche en janvier de Donald Trump, a estimé le président russe Vladimir Poutine dans une interview publiée mercredi.
Interrogé par la chaîne d’informations Mir 24 sur la qualité des relations entre les deux puissances, M. Poutine a déclaré qu' »on peut dire que le degré de confiance dans nos relations de travail, notamment dans le domaine militaire, ne s’est pas amélioré mais qu’au contraire il s’est dégradé ».
Vladimir Poutine a maintenu mercredi sa version selon laquelle l’armée syrienne n’a pas mené d’attaque au gaz sarin la semaine dernière dans la province d’Idlib et assuré que le régime de Bachar el-Assad avait respecté sa promesse de se débarrasser de son arsenal chimique.
Dans une interview télévisée dont le Kremlin a diffusé la retranscription, le président russe avance deux explications à la mort de 87 personnes par contamination chimique à Khan Cheikhoune : soit le bombardement de l’aviation syrienne a touché un entrepôt des rebelles — une explication jugée irréaliste par de nombreux experts –, soit l’attaque a été purement et simplement inventée.
Interrogé sur les relations avec les Etats-Unis depuis que Donald Trump est arrivé à la Maison blanche, Vladimir Poutine répond : « On peut dire que le niveau de confiance au niveau opérationnel, en particulier sur le plan militaire, ne s’est pas amélioré mais plutôt détérioré. »
Le Kremlin a diffusé le script de cette interview au moment où le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, entamait un entretien avec son homologue américain, Rex Tillerson, visant notamment, selon Moscou, à éviter de nouveaux bombardements « illégaux » des Etats-Unis en Syrie.
Alors que Washington accuse désormais la Russie de chercher à « couvrir » le régime de Damas, le porte-parole du Kremlin , Dmitri Peskov a jugé « possible » que Vladimir Poutine reçoive le secrétaire d’Etat américain plus tard dans la journée de mercredi
« Vous savez sans doute que les négociations entre MM. Lavrov et Tillerson vont bon train. S’ils jugent nécessaires de rendre compte au Président russe de leurs résultats, vous en serez informés comme il se doit », a indiqué le porte-parole.
Dmitri Peskov a ajouté que les appels au départ du président syrien Bachar el-Assad revenait à « laisser les mains libres aux terroristes ».
Pour rappel, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ont entamé mercredi à Moscou des pourparlers qui s’annoncent musclés après une guerre des mots entre les deux puissances sur la Syrie.
Ces derniers jours, les responsables des deux pays ont échangé déclaration sur déclaration au sujet de l’attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun et après la volte-face du président américain, qui a ordonné le premier bombardement de l’armée syrienne depuis le début du conflit il y a six ans.
Au début de l’entretien, M. Lavrov a dit vouloir comprendre « les intentions réelles » des États-Unis en matière de politique internationale, afin d’éviter une « récidive » de la frappe américaine en Syrie et de travailler à la création d’un « front commun contre le terrorisme ».
Source: Avec AFP