Des forces progouvernementales irakiennes ont annoncé mercredi avoir repris au groupe takfiro-wahhabite Daesh le site antique de Hadra classé au patrimoine mondial de l’Unesco, dernière « libération » en date d’un joyau archéologique des mains des takfiristes.
Le Hachd al-Chaabi « a libéré le site antique de Hadra (…) après de violents combats avec l’ennemi », ont indiqué dans un communiqué les unités de mobilisation populaire (Hachd Chaabi).
Elles avaient lancé leur offensive mardi à l’aube et ont depuis repris au groupe takfiro-wahhabite cinq villages et le site antique, au sud-ouest de Mossoul.
Les forces progouvernementales cherchent désormais à s’emparer de la localité de Hadra, située à proximité du site antique.
Parallèlement à l’offensive lancée le 17 octobre par les forces irakiennes pour reprendre Mossoul, dernier grand fief de Daesh en Irak, le Hachd al-Chaabi tente de libérer des takfiristes la ville de Tal Afar, à l’ouest, et des secteurs désertiques qui s’étendent jusqu’à la frontière syrienne.
Selon un correspondant de l’AFP sur place, l’avancée du Hachd al-Chaabi est rapide face à une faible résistance des takfiristes.
Située dans une région désertique, la cité de Hadra construite au IIe ou IIIe siècle avant J.-C. était un important centre religieux et commercial sous l’empire perse des Parthes. Elle était dotée d’imposantes fortifications et abritaient de magnifiques temples, associant l’architecture occidentale et orientale.
L’organisation takfiriste avait publié une vidéo montrant ses combattants détruire à Hadra les sculptures des murs d’un bâtiment, leur tirer dessus et s’attaquer à une statue avec une pioche.
Pour la seule région de Mossoul, dans le nord du pays, « au moins 66 sites archéologiques ont été détruits, certains ont été transformés en parkings, des lieux de culte musulmans et chrétiens ont subi des destructions massives, des milliers de manuscrits ont disparu », avait témoigné le vice-ministre irakien de la Culture, Qaïs Rachid, lors d’une conférence organisée en février par l’Unesco à Paris.
En novembre, un mois après le lancement de l’offensive visant à libérer Mossoul, deuxième ville d’Irak, les forces irakiennes avaient repris à Daesh le site de Nimrod, joyau de l’empire assyrien fondé au XIIIe siècle et détruit par les takfiristes au bulldozer, à la pioche et à l’explosif.
Puis en mars, avec l’avancée des troupes gouvernementales à Mossoul-Ouest, celles-ci remettent la main sur le musée de Mossoul, dévasté.
Deuxième plus important du pays, ce musée abritait des objets inestimables de la période assyrienne ainsi que de l’ère hellénistique, datant de plusieurs siècles avant l’ère chrétienne.
Source: Avec AFP