Le chroniqueur des affaires sécuritaires du quotidien israélien « Yediot Aharonot »», Ron Ben-Yishai a déclaré que les rapports qui font état d’attaques perpétrées à l’intérieur de la Syrie et attribuées à l’armée israélienne peuvent être considérés comme le signe d’une nouvelle phase dans la confrontation stratégique entre l’Iran et le Hezbollah d’une part et Israël de l’autre.
Selon ce journaliste, « cette confrontation qui est en cours depuis plus de dix ans, est maintenant concentrée sur un seul front, celui des armes au parcours en pente, en allusion aux missiles que l’Iran fournit au Hezbollah afin de porter un coup de grâce au front interne israélien, civil et militaire.
« L’objectif du Hezbollah et de l’Iran est d’avoir la capacité de menacer l’infrastructure vitale en Israël comme l’eau, l’électricité, le dispositif médical, les transports, l’aéroport et les entrepôts d’urgence, de sorte qu’Israël aurait du mal à récupérer après la frappes », explique Ben-Yishai.
D’après lui, « la première étape dans la stratégie de confrontation, même si elle n’a pas encore été entamée aujourd’hui, prendra une grande ampleur au moment où Israël vient de mettre en place depuis quelques semaines, le système d’interception de missiles à plusieurs niveaux censé protéger le ciel » de l’entité sioniste.
Et de poursuivre : « l’Iran et le Hezbollah sont conscients que ce système d’interception de missiles israélien et qui n’a d’égal nulle part au monde constitue un défi pour eux et pour leur capacité à menacer Israël et à le dissuade. Même s’ils ne sont pas intéressés aujourd’hui par la guerre contre Israël, mais ils veulent maintenir la dissuasion, raison pour laquelle ils ont donc décidé de changer de stratégie : au lieu de fournir au Hezbollah des centaines de milliers de missiles au trajet inexact et dont la plupart tombent en terre ouverte, ils ont décidé de passer à l’arsenal dont la majorité sera formée de missiles précis ».
Ben-Yishai croit deviner que les Iraniens et le Hezbollah sont parfaitement conscients que les missiles d’interception sont capables d’abattre 80% des missiles qu’ils pourraient tirer sur Israël, et qu’ils en ont conclu que leur seul atout serait donc de tirer en même temps un grand nombre de projectiles afin de contourner le système israélien.
Il ajoute : « même si le système est capable d’intercepter la plupart des roquettes lancées par le Hezbollah, l’Iran ou la Syrie, mais il se peut qu’il soit débordé par le grand nombre qui est tiré et que certains missiles s’abattent sur le sol israélien ».
« Les Iraniens voudraient être sûrs que les quelques roquettes qui perceront le système d’interception israélienne seront exacts, atteindront leurs objectifs et ne tomberont pas dans des zones ouvertes », dit-il.
« Pour le moment, ils sont en train de perfectionner l’arsenal de missiles énormes détenus par le Hezbollah, qui atteint actuellement le chiffre énorme des 130 mille roquettes, afin qu’il devient encore plus énorme et qu’il compte un système beaucoup plus vaste formé des missiles guidés, précis, qui même en frappant quelques buts, pourraient causer de grands dégâts » à l’entité sioniste.
« Ce que le Hezbollah et les Iraniens essayent de faire réellement est d’avoir la possibilité de lancer d’un seul coup plusieurs salves de dizaines de roquettes par minute de sorte que le système d’interception israélien ne parviendrait pas à les intercepter tous », avance l’analyste israélien Ben-Yishai.
Avant de conclure que cette stratégie est claire pour l’armée israélienne et inquiétude sérieusement son institution sécuritaire.
Il termine en écrivant : «dans la pratique, après le programme nucléaire iranien, cette menace est la plus dangereuse pour Israël en raison des éventuelles destructions et pertes qu’elle pourrait infliger sur le front intérieur militaire et civile ».