Le Président de la Russie, Vladimir Poutine, a exprimé son point de vue sur la politique des pays occidentaux à l’égard de Moscou. Selon le dirigeant russe, l’Occident s’ingère dans la politique intérieure de la Russie depuis de nombreuses années.
En prenant la parole au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), le Président russe Vladimir Poutine a exprimé son mécontentement à propos de la politique de l’Occident envers la Russie, ayant indiqué que les pays occidentaux ne s’étaient pas seulement assis sur la tête de Moscou, mais avaient aussi « laissé pendre leurs jambes et mâché du chewing-gum ».
« Vous devriez voir ce que vos collègues font chez nous: ils ont juste pénétré avec leurs gros souliers notre politique intérieure, se sont assis sur notre tête, ont laissé pendre leurs jambes et mâchent du chewing-gum », a déclaré le Président russe.
Sur le dossier de la Corée du Nord , M.Poutine a estimé que cette dernière « est contrainte de développer son programme nucléaire car elle ne voit pas d’autres moyens pour se défendre dans un monde dominé par la loi du plus fort ».
« Tant qu’on continuera à imposer la loi du plus fort, il y aura des problèmes tels que le dossier nord-coréen. Les petits pays ne voient d’autre moyen pour protéger leur indépendance, sécurité et souveraineté que de se doter d’armes nucléaires », a déclaré le chef du Kremlin dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).
Le dirigeant russe a également accusé les puissances occidentales d’avoir « détruit l’Irak et la Libye » et plongé l’Égypte et la Tunisie « dans un état affreux » avant de « s’en prendre à l’espace postsoviétique ».
« Nous ne défendons pas tant le Président Assad que le système étatique syrien »
Concernant la crise syrienne, le Président russe a encore une fois défini les priorités de la Russie en Syrie, expliquant qu’avant tout Moscou voulait préserver l’État syrien et éviter la transformation de ce pays en une seconde Libye ou Afghanistan.
Par ses actions en Syrie, la Russie ne défend tant le Président Assad que l’État lui-même, a déclaré vendredi le chef d’État russe Vladimir Poutine intervenant lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
« Nous ne défendons pas tant le Président Assad que le système étatique syrien. Nous ne voulons pas que sur le sol syrien se crée une situation semblable à celle en Libye, en Somalie ou en Afghanistan, où l’Otan est présente depuis des années, sans que la situation s’améliore », a déclaré le dirigeant russe lors d’une session plénière.
Selon lui, Moscou cherche à préserver l’État syrien et sur la base du règlement de ce problème fondamental progresser vers la fin de la crise syrienne par le biais de moyens politiques.
« Certes, tout le monde est coupable d’une chose ou d’une autre mais n’oublions pas que, sans une forte ingérence extérieure, cette situation ne se serait pas créée et la guerre civile n’aurait pas eu lieu », a pointé le Président russe.
À la question du modérateur de la discussion visant à savoir s’il croyait qu’Assad était une personne « méchante », comme l’avait caractérisé Donald Trump, le Président russe a répondu : « demandez aux autres dirigeants qui le fréquentaient, il se rendait en Europe plus souvent qu’en Russie ».
Bien que Vladimir Poutine ait parfois eu l’impression que Donald Trump « exagérait » lors de sa campagne électorale, il a finalement reconnu que l’Américain avait raison.
L’équipe du président Trump a été plus efficace que les autres lors de la campagne électorale américaine, même si on avait parfois l’impression qu’il exagérait, a indiqué le président russe Vladimir Poutine lors de la séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
Les pires relations entre Moscou et Washington depuis la guerre froide
« Le problème ne réside pas en nous, le problème réside dans la politique américaine. L’équipe de Trump s’est avérée plus efficace que les autres lors de la campagne électorale. Je pensais parfois moi-même, honnêtement, qu’il exagérait. Mais finalement, on a compris qu’il avait raison, il a trouvé l’approche pour les groupes de population et d’électeurs sur lesquels il avait misé. Ils sont venus aux urnes et ont voté pour lui », a indiqué le président.
Les rivaux de Trump ne veulent pas reconnaître leur erreur, a-t-il ajouté.
« Il est plus facile de dire que ce sont les Russes qui sont coupables, qu’ils se sont ingérés dans nos affaires », a souligné M. Poutine faisant un parallèle avec l’antisémitisme, quand « celui qui n’arrive pas à faire quelque chose accuse les Juifs ». Mais ce n’est pas une bonne approche, selon lui. « Il faut travailler et réfléchir à la façon de corriger ses fautes », a-t-il souligné.
« Ils ont soutenu le coup d’État [en Ukraine, ndlr], soit la prise de pouvoir par la force. Et lorsque nous ne l’avons pas accepté, ils ont imposé des sanctions à notre encontre », a rappelé M. Poutine.
Institué en 1997, le Forum économique international de Saint-Pétersbourg se déroule depuis 2006 sous le patronage et avec la participation du Président de la Fédération de Russie.
En 2016, le Forum a rassemblé plus de 12 000 participants venus de 133 pays parmi lesquels des chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants de grandes entreprises ainsi que des experts et des représentants de la société civile.
Source: Avec Sputnik