Israël inflige tous les sévices au peuple palestinien, dont le plus sournois certes car le plus invisible, est celui de rendre ses individus stériles.
Sachant que la définition académique la plus largement acceptée du génocide est la destruction délibérée et systématique d’un groupe national, ethnique ou religieux, elle implique la destruction mentale ou physique, de sorte de rendre ses membres stériles, afin de rendre la vie difficile, voire impossible, au groupe ciblé.
L’article 2 de la Convention des Nations Unies sur le génocide, adoptée en décembre 1948 et entrée en vigueur en janvier 1951, évoque parmi ces actes « l’imposition de mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe », rapporte le site d’information al-Araby al-Jadid.
Cette pratique qui perdure depuis des décennies dans la bande de Gaza s’est exacerbée avec la guerre.
Les femmes enceintes y mènent une autre guerre existentielle surtout que la guerre a détruit ou contraint à la fermeture les hôpitaux et établissements de santé, et de nombreux centres de soins primaires et programmes de lutte contre la malnutrition infantile.
Selon l’agence des Nations Unies pour la santé reproductive, leur survie dépend désormais des sages-femmes, qui continuent de prodiguer des soins, dans les mêmes conditions mortelles, « souvent sous les bombardements et à la seule lumière de leurs téléphones portables ».
Selon Laila Baker, directrice régionale de l’UNFPA pour les États arabes, le taux de natalité a chuté d’environ 41 % depuis 2022, et les fausses couches ont augmenté de 300 %. Les décès maternels pendant l’accouchement ont augmenté : 220 mères sont décédées au cours du premier trimestre 2025, soit plus de 20 fois le taux enregistré à la même période en 2022.
Entre janvier et juin 2025, au moins 20 nouveau-nés sont décédés dans les 24 heures suivant leur naissance.
Un tiers des bébés sont nés prématurément, et présentent une insuffisance pondérale ou ont dû être admis en soins intensifs néonatals. L’accès aux soins néonatals essentiels a diminué de 70 %, précise-t-elle.
Sous la famine imposée par Israël, les femmes enceintes ou allaitantes, en plus de leur faim, de leur malnutrition et de leur anémie dues au manque d’apport alimentaire, manquent d’alternatives pharmaceutiques disponibles pour maintenir la grossesse et leur santé, telles que l’acide folique, les sels de fer, les multi vitamines et autres suppléments nécessaires à la grossesse. Ce qui augmente le risque de malformations fœtales et met en danger la santé et la vie de la femme.
S’ajoutent l’absence de médicaments nécessaires pour faciliter un travail déjà difficile ou gérer les cas de pré éclampsie et arrêter les saignements qui surviennent.
Un autre problème parmi d’autres dont les conséquences sont imprévisibles attire l’attention. Celui des nouveau-nés séparés de leur mère à la naissance lors des évacuations hospitalières et qui vivent désormais avec d’autres personnes, elles-mêmes parfois blessées, handicapées ou incapables de s’occuper d’eux correctement. De nouveau-nés ont été laissés par la guerre sans identité légale, en raison de l’effondrement des infrastructures civiles essentielles qui empêche l’enregistrement des naissances.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) estime qu’environ 10.000 nouveau-nés n’ont pas été enregistrés à l’état civil depuis le 7 octobre 2023. L’absence de documents officiels limite également l’accès de ces enfants aux services de base, tels que la santé, l’éducation et l’aide humanitaire, lorsqu’ils sont disponibles.
Les séquelles de la crise humanitaire qui sévit à Gaza sur les femmes enceintes et les nouveau-nés sont catastrophiques.
Selon l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, la malnutrition, l’effondrement du système de santé et le stress extrême menacent la vie de toute une génération. De ce fait, les actions brutales d’Israël à Gaza menacent non seulement une génération entière, mais l’avenir d’un peuple voire son anéantissement total.
Source: Média