Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a jugé jeudi « sans avenir » la nouvelle stratégie de Donald Trump en Afghanistan, qui s’appuie selon lui surtout sur « le recours à la force ».
La Russie « regrette que cette nouvelle stratégie annoncée par Washington s’appuie surtout sur des méthodes de recours à la force », a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse. « Nous sommes convaincus que cette voie n’a pas d’avenir », a-t-il ajouté.
M. Trump, revenant sur une promesse de campagne de « quitter l’Afghanistan », a ouvert la voie lundi à l’envoi de milliers de soldats supplémentaires – jusqu’à 3.900 soldats selon le Pentagone – tout en accentuant la pression sur le Pakistan accusé d’être un repaire d' »agents du chaos ».
Quelque 8.400 soldats américains sont actuellement présents en Afghanistan au sein d’une force internationale qui compte au total 13.500 hommes et qui sert essentiellement à conseiller les forces afghanes, elles-mêmes fortes d’environ 190.000 hommes.
Mardi, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a affirmé que Moscou livrait des armes aux talibans en « violation des normes internationales ».
« Ce n’est pas la première fois qu’on nous accuse de soutenir et même de livrer des armes aux talibans », a commenté Sergueï Lavrov.
« Aucun fait n’a été présenté », a ajouté le ministre russe.
Selon lui, Moscou maintient des contacts avec les talibans uniquement pour assurer « la sécurité des citoyens et institutions russes » en Afghanistan et les « appeler au dialogue avec le gouvernement » afghan.
Moscou a estimé à plusieurs reprises que les talibans devaient être inclus dans un « dialogue constructif » pour trouver une issue au conflit afghan, où les combats s’intensifient et l’organisation Etat Islamique (EI) s’enracine.
Fin mars, le général Curtis Scaparrotti, chef des forces de l’Alliance atlantique en Europe, avait déjà déclaré que Moscou approvisionnait « peut-être » les talibans.
Le chef des forces américaines en Afghanistan, le général John Nicholson, avait pour sa part reproché en février à la Russie de donner « influence et légitimité » aux talibans, contrariant les plans de l’Otan pour le pays.
Source: AFP