Chars débarquant sur la plage, hélicoptères survolant un barrage, tireurs d’élite en tenue de camouflage: l’armée vénézuélienne était mobilisée samedi pour des exercices militaires en réponse à la « menace » du président américain Donald Trump.
Le chef de l’Etat vénézuélien Nicolas Maduro et son ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez ont donné le coup d’envoi à la mi-journée à ces manoeuvres baptisées « Souveraineté bolivarienne 2017 » auxquelles doivent participer au cours du week-end quelque 200.000 soldats et 700.000 miliciens, réservistes et civils armés.
« Au peuple et à la FANB (armée vénézuélienne), prenez en charge la défense du territoire et de la souveraineté », a écrit M. Maduro sur Twitter.
Après des exercices de tir samedi, des manoeuvres de combat étaient prévues dimanche, selon le ministre.
Entouré de dizaines de soldats dans une région montagneuse du sud-ouest de Caracas, M. Padrino, vêtu d’un treillis vert olive, a lui-même tiré au fusil.
« Ce sera un exercice très bénéfique pour la défense intégrale du pays » face à l' »agression de l’empire », a-t-il jugé.
Cette démonstration de force avait été ordonnée mi-août par le chef de l’Etat vénézuélien en réponse à la déclaration de Donald Trump qui avait évoqué « une possible option militaire si nécessaire » au Venezuela, provoquant la colère du dirigeant socialiste.
Nombre de pays de la région – Brésil, Colombie, Pérou, Chili, Mexique ou encore Equateur – avaient clairement rejeté la perspective d’un recours à la force.
Vendredi, la Maison Blanche a écarté toute action militaire américaine au Venezuela à court terme.
En revanche, déterminé à démontrer que les Etats-Unis ne resteraient pas immobiles face à la crise dans le pays sud-américain, le président Trump a signé vendredi un décret interdisant d’acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela ou par la compagnie pétrolière nationale PDVSA.
Riche en ressources pétrolières mais pauvre en liquidités, le pays, dont la dette est estimée à plus de 100 milliards de dollars, redoute le spectre d’un défaut de paiement.
Le décret ne mentionne cependant pas une quelconque interdiction à des compagnies américaines d’acheter du brut vénézuélien.
« Ces mesures ont été soigneusement calibrées pour priver la dictature Maduro d’une source cruciale de financement », a estimé la Maison Blanche.
Cuba, allié politique et commercial du Venezuela, a « fermement » dénoncé ces sanctions américaines.
Nicolas Maduro a convoqué vendredi pour une réunion urgente les entreprises américaines qui achètent du pétrole au Venezuela afin d’analyser les sanctions imposées à Caracas par les Etats-Unis. Le pays sud-américain vend à ce pays 800.000 des 1,9 million de barils de sa production quotidienne.
Nicolas Maduro est confronté depuis début avril à une vague de contestation, soutenue par les Etats Unis.
Source: Avec AFP