Damas a condamné l’infiltration de troupes turques dans la province d’Idleb au nord-ouest du pays et réclamé leur retrait sans condition préalable.
« L’infiltration de l’armée turque dans la province d’Idleb constitue une agression flagrante contre la souveraineté syrienne et une violation du droit international », a déclaré une source officielle du ministère des Affaires étrangères syrien, citée par la télévision libanaise al-Mayadeen TV.
Vendredi dernier, un convoi d’une trentaine de véhicules blindés et de chars turcs a pénétré depuis la frontière nord vers la province d’Idleb et le nord-ouest de la province d’Alep. Dans cette dernière, les troupes turques ont stationné dans la zone située aux confins avec la localité de Afrine, occupée par les miliciens kurdes syriens. Selon ce qu’en rapportent des sites d’information de l’opposition syrienne.
Selon le responsable du ministère syrien, « cette infiltration n’a aucun lien avec les accords d’Astana mais constitue une violation de ces accords ».
« Damas réclame le retrait immédiat des forces turques des territoires syriens, sans aucune condition et affirme que cette infiltration constitue une agression flagrante que le régime turc ne peut justifier ni expliquer », poursuit-il
« L’infiltration turque dans la province d’Idleb en compagnie des éléments du front al-Nosra montre d’une manière sans équivoque la relation fonctionnelle entre le régime turque et les groupes terroristes. Il incombe à la Communauté internationale de prendre une position ferme afin de contraindre le régime d’Erdogan à mettre un terme à son soutien au terrorisme qui a provoqué l’effusion du sang syrien et contribué à la déstabilisation de la région et du monde ».
Avant l’infiltration des troupes kurdes, une équipe militaire turque de reconnaissance avait été vue par des sources locales dans la province d’Idleb en compagnie des terroristes de Hayat Tahrir al-cham, une coalition de milices menée par le front Fatah al-Cham, qui n’est autre que le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Selon le journal libanais al-Akhbar, les tractations avec Fatah al-Cham avaient pour but d’éviter les frictions avec elle.
Le journal libanais a noté dans ce second déploiement turc en Syrie l’absence des factions qui ont fait partie du premier déploiement, lequel s’était opéré autour de la localité de Afrine, dans le cadre de l’opération Bouclier de l’Euphrate.
Pas d’ASL?
Il semble que c’est le colonel déserteur de l’armée syrienne, Riad al-Assaad qui va y jouer un rôle de premier rang.
Il est intervenu dans un entretien avec le journal turc Yeni chefec pour dire que « la majeure partie des habitants de la province d’Idleb refusent l’entrée des groupes liés à l’armée syrienne libre qui ont fait part à l’opération Bouclier de l’Euphrate ».
« Ils devraient rester dans leurs régions (la province nord d’Alep) et lutter contre les PYD et nous allons protéger Idleb avec l’aide de la Turquie », a-t-il ajouté.
Sachant que c’est bien M. Assaad qui a fondé l’ASL.
Des sites de l’opposition ont révélé que c’est Hayat Tahrir al-Cham qui a rejeté la participation de l’ASL comme condition préalable à l’entrée des troupes turques et de leurs alliés dans la province d’Idleb.
Hayat Tahrir al-Cham va se dissoudre?
Selon M. Assaad, les milices armées dans la province d’Idleb vont mieux combattre aussi bien les milices kurdes des PYD que les forces gouvernementales sous une direction administrative et l’appareil militaire qui lui sera liée.
Hayat Tahrir al-Cham « va se dissoudre lors de la création de l’administration civile et son appareil militaire sera pris en charge par elle », a-t-il aussi ajouté. S’il en est ainsi, la milice issue d’al-Qaïda en sera à sa troisième mutation, du front al-Nosra, au front Fatah al-Cham, à Hayat Tahrir al-Cham. Manoeuvre destinée à camoufler sa réelle identité djihadiste takfiriste pour lui faire éviter les conséquences qui en découleunt du fait qu’elle se trouve sur la liste onusienne des organisations terroristes.
Force est de constater que lors de l’infiltration turque en Syrie, la milice Jaïsh al-Islam a affirmé vouloir la rejoindre, au motif d’écarter le front al-Nosra. Essentiellement positionnée dans banlieue est de la capitale syrienne, et plus précisément dans la Ghouta orientale, cette milice soutenue et financée par l’Arabie saoudite vient de réclamer un cessez-le-feu dans cette zone.
Source: Divers