La base aérienne T4 est le principal aéroport militaire de Syrie. Il sert de soutien logistique aux opérations de l’armée à Deir ez-Zor, à Hama et à Alep. Les huit missiles qu’ ‘Israël’ a tirés contre la base T-4, visiblement sans en avoir averti les Russes ont coûté la vie à 14 personnes, dont sept conseillers militaires iraniens. 5 des 8 missiles ont été interceptés tandis que les trois autres se sont abattus sur la partie occidentale de la base.
Interrogé par Tasnim Talal Atrissi, spécialiste libanais, estime qu’Israël a été chargé par les Américains de lancer cette frappe dans un double objectif :
Ramener ‘Israël’ dans l’équation de la guerre en Syrie après un arrêt de plusieurs semaines lié à la destruction d’un F-16 israélien abattu par la DCA syrienne. Mais les Américains cherchent aussi par le biais d’Israël à mettre à exécution leurs menaces de frappe contre la Syrie qu’ils veulent être une réponse à la supposée attaque chimique d’Assad contre Douma. ‘Israël’ joue donc le rôle d’avant-garde des Américains et de l’OTAN (France, Royaume-Uni…) dans une Syrie où les États-Unis veulent à tout prix éviter une confrontation directe avec la Russie.
Pour la première fois depuis le début de la guerre, la Russie a exigé des explications à Tel-Aviv dans les heures suivant l’attaque contre la base T4. Poutine lui n’a pas manqué de mettre en garde ‘Israël’ et le camp atlantiste contre une riposte qui serait cinglante si les États-Unis venaient à s’attaquer à la Syrie.
Mais que risque ‘Israël’ ou la France en emboîtant le pas aux Etats-Unis ?
Selon l’expert libanais, ‘Israël’ risque bien gros, tout comme la France de Macron qui suit aveuglément les diktats outratlantiques. La guerre à laquelle s’expose Israël intervient au pire moment : le front de Gaza est en ébullition avec des risques d’une réelle extension à la Cisjordanie.
Plus au nord, ‘Israël’ a en face de lui le puissant Hezbollah qui sort largement renforcé de sept ans de guerre en Syrie. Un Hezbollah qui a fait des émules en Irak. Au Golan où ‘Israël’ croyait avoir remporté une première manche par al-Nosra interposé, il devra s’attendre, en cas de face-à-face Syrie/OTAN, au mieux à des opérations commandos, au pire à des frappes de missiles.
Quant à la France qui se croit à l’abri des combats terrestres à cause de sa faible présence militaire sur le terrain des combats, l’erreur est encore plus fatale :
Dès le premier Rafale abattu par les S-300 ou les S-400 russes et dès les premiers cercueils de soldats rapatriés, Macron aura du mal à se justifier aux yeux d’une opinion qui commence déjà à se mordre les doigts de l’avoir élu.
Source: Avec PressTV