Betzalel Smotrich, député du parti nationaliste religieux Foyer juif appartenant à la majorité gouvernementale, avait tenu sur Twitter des propos violents à l’égard de l’adolescente Ahed Tamimi, devenue icône de la cause palestinienne.
Twitter a temporairement limité l’activité d’un député israélien qui avait déploré qu’Ahed Tamimi, qui purge une peine de prison de 8 mois pour avoir giflé un soldat israélien, n’ait pas reçu une balle dans le genou plutôt que d’être emprisonnée.
Betzalel Smotrich, député du parti nationaliste religieux Foyer juif appartenant à la majorité gouvernementale, avait tweeté mi-avril qu’Ahed Tamimi «aurait dû se prendre une balle, au moins dans le genou», au lieu d’être condamnée à huit mois d’emprisonnement.
«Comme ça, elle aurait été assignée à résidence pour le reste de ses jours», a ajouté le parlementaire en faisant référence au handicap permanent que pouvait causer une telle blessure.
Ahed Tamimi, âgée de 17 ans et déjà connue pour son militantisme depuis son plus jeune âge, est devenue pour les Palestiniens une icône de la lutte contre l’occupation israélienne depuis une vidéo virale la montrant en train de frapper des soldats postés devant chez elle, dans le village Nabi Saleh, en Cisjordanie, le 15 décembre.
Jugée pour cet incident et des faits antérieurs, elle a été condamnée le 21 mars à huit mois de prison par un tribunal de l’occupation.
Twitter a informé le 23 avril Betzalel Smotrich qu’il avait violé les règles du réseau et que ses tweets seraient bloqués pendant 12 heures, d’après une capture d’écran de la notification. Il pouvait toutefois pendant cette période continuer à envoyer des messages directs.
Interrogé par l’AFP, Twitter s’est gardé de tout commentaire sur ce cas particulier, mais a renvoyé dans un email à sa politique face aux comportements «haineux».
Le député a repris son activité sur Twitter le 24 avril. Le tweet incriminé n’apparaît plus sur son compte.
Entre-temps, il a persisté sur Facebook. «Ahed Tamimi n’est pas une adolescente innocente mais une terroriste qui menace la sécurité des citoyens israéliens», a-t-il écrit.
Parmi différentes prises de position controversées, Betzalel Smotrich avait fait scandale en avril 2016 en prônant la séparation des femmes juives et arabes dans les maternités.
Avec AFP + RT