« Israël » n’a pas peur de l’éventuelle livraison de systèmes S-300 à la Syrie mais la position de Moscou à cet égard doit susciter sa préoccupation, estime un analyste israélien.
La disposition de Moscou à fournir des systèmes de missiles anti-aériens S-300 à l’armée syrienne constitue une «déclaration stratégique forte» du Kremlin, estime Anshel Pfeffer, observateur du journal israélien Haaretz.
Selon l’analyste, il semble que la Russie a renoncé à la neutralité dans le conflit qui oppose Israël à l’Iran pour prendre le parti de Téhéran, ce qui doit préoccuper l’entité sioniste plus que toute nouvelle arme mise à disposition de Damas.
«Au cours de la dernière décennie, le système de défense aérienne russe S-300 est presque devenu synonyme de la domination stratégique tant voulue par l’Iran et la Syrie pour égaler la suprématie d’Israël dans les airs», estime M.Pfeffer.
L’expert rappelle que la version modernisée du système S-300 est capable de tracer des dizaines de cibles aériennes simultanément à une distance de plusieurs centaines de kilomètres. Ainsi, une fois déployés en Syrie, les S-300 seront en mesure de détecter les avions israéliens au moment déjà de leur décollage de leurs bases.
Pourtant, la mise en service de S-300 au sein de l’armée syrienne ne signifiera pas la fin de la domination stratégique d’Israël dans la région, souligne l’analyste. Selon lui, les forces aériennes israéliennes ont bien étudié les capacités de systèmes antiaériens russes et mis au point des moyens de lutte radioélectronique pour les contourner.
Toujours d’après l’auteur, il devient de plus en plus difficile pour Moscou d’équilibrer sa position face au conflit entre Tel Aviv et Téhéran. De ce point de vue, les livraisons de S-300 en Syrie témoignent du fait que Vladimir Poutine a enfin opté en faveur de ses alliés iraniens, insiste M.Pfeffer.
Source: Avec Sputnik