Le président français Emmanuel Macron a confirmé que le Premier ministre libanais en charge Saad Hariri avait bel et bien été retenu en Arabie saoudite, étayant la thèse de sa séquestration le mois de novembre dernier.
« Si la France n’avait pas été là et si nous ne sommes écoutés, il y aurait peut-être aujourd’hui la guerre au Liban,…, C’est la diplomatie française, c’est notre action, c’est le fait que je m’arrête pour convaincre le prince héritier et que j’invite le Premier ministre Hariri qui fait que Liban est sorti d’une crise grave. Je le rappelle un Premier ministre était retenu en Arabie saoudite depuis plusieurs semaines », a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la télévision. Il répondait à une question sur l‘efficacité de la politique étrangère française.
Lors d’un voyage à Riyad, en novembre 2017, le Premier ministre libanais Saad Hariri avait été retenu contre son grès, puis contraint à la démission, via une intervention filmée et diffusée sur les télévisions. L’Arabie voulait le punir car sa politique avec le Hezbollah avec lequel il est partenaire dans un même cabinet ministériel lui paraissait trop conciliante.
Cette séquestration a soulevé un tollé général au sein de la société libanaise, toutes communautés et tendances confondues. Le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah avait même prononcé un discours spécialement pour réclamer son retour.
Le président de la république libanaise Michel Aoun a pour sa part menacé de commanditer des manifestations populaires pour cette fin.
Finalement, le président français a interféré auprès du prince héritier Mohamad Ben Salmane, obtenant la libération du chef de cabinet libanais. Pour lui sauver la face, il l’a invité en France où il l’a accueilli en grande pompe.
C’est la première fois que M. Macron révèle que M. Hariri était bel et bien séquestré. Ce que les responsables et les médias libanais avaient assuré dès les premiers jours. Mais à aucun moment il n’a été question qu’une guerre était sur le point d’éclater.
Les propos de M. Macron sur une guerre releèvent de sa propre lecture et semblent davantage répondre aux nécessités de politique interne, a un moment où sa performance est en mise en cause.