Ankara espère toujours remettre sur les rails les relations avec Washington mais si sa patience venait à s’épuiser, il pourrait user de mesures extrêmes, a averti le chef de la diplomatie turque.
La Turquie pourrait fermer la base militaire américaine d’Incirlik en raison de la politique inamicale de Washington, a déclaré mercredi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
«Nous essayons de remettre sur les rails les relations avec les États-Unis pour qu’elles se normalisent, les États-Unis doivent faire des démarches concernant Manbij, l’extradition de Gülen, et il y a d’autres problèmes encore. Lorsqu’il est question de cela, le peuple nous dit: « Fermez les bases d’Incirlik, de Kürecik ». Nous avons encore d’autres atouts à notre disposition. Les États-Unis ne doivent pas perdre un allié comme nous. Nous nous attendons à ce que les États-Unis se dédisent de leurs actes erronés», a-t-il indiqué dans une interview à la chaîne de télévision A Haber.
La Turquie, selon lui, compte régler le problème de Manbij à l’aide d’une feuille de route concertée avec les États-Unis.
«Mais si l’espoir est à sec, la Turquie pourra faire montre de sa force. Nous sommes un pays indépendant et prendrons telles ou telles mesures à notre gré.»
Selon le ministre turc, les formations des Unités de protection du peuple (YPG, kurdes) devront quitter la zone de Manbij dans le nord de la Syrie avant la fin de l’été.
«Les YPG se retireront de Manbij d’ici la fin de l’été. Pendant une période de transition qui s’en suivra, des unités turco-américains seront chargées de gouverner la région, après quoi le contrôle de la ville sera remis à la population locale», a fait savoir le chef de la diplomatie turque dans un entretien avec la chaîne de télévision AHaber.
Selon lui, la date du début du retrait des YPG de Manbij sera fixée au cours de sa prochaine visite à Washington programmée pour le 4e juin.
Les relations turco-américaines sont en crise en raison du soutien accordé par Washington aux Unités de protection du peuple kurdes (YPG), considérées par Ankara comme un groupe terroriste lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie.
Washington explique son aide aux Kurdes par leur lutte contre Daech. La Turquie a également accusé les États-Unis à plusieurs reprises de ne pas avoir tenu la promesse faite de retirer les YPG de Manbij après la libération de cette ville des extrémistes par les Kurdes en juin 2016.
En outre, Ankara exige l’extradition de l’ex-imam turc Fethullah Gülen, en exil aux États-Unis, accusé par la Turquie d’avoir orchestré le coup d’État avorté de juillet 2016.
Source: Sputnik