L’UE a appelé mardi Téhéran à continuer à respecter ses engagements concernant ses activités nucléaires et « étudie » la décision des autorités iraniennes d’augmenter les capacités d’enrichissement de l’uranium.
L’Iran a notifié lundi à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) la mise en route d’un plan pour augmenter sa capacité à enrichir l’uranium en accroissant le nombre de ses centrifugeuses, a annoncé mardi vice-président iranien Ali Akbar Salehi.
« Après une première évaluation, les mesures annoncées ne constituent pas en soi une violation de l’accord (JCPOA). Toutefois, à ce stade particulièrement critique, ils ne contribueront pas à renforcer la confiance dans la nature du programme nucléaire iranien », a déclaré à l’AFP la porte-parole de la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
« Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, nous attendons de l’Iran qu’il respecte tous ses engagements au titre du JCPOA, qu’il soit contrôlé par l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), comme il l’a fait jusqu’à présent et comme l’AIEA l’a confirmé dans 11 rapports consécutifs », a rappelé Maja Kocijancic.
« Nous continuerons à respecter les engagements pris dans le cadre de l’accord sur le nucléaire tant que l’Iran continuera à respecter les siens », a-t-elle assuré.
« Nous nous préparons à défendre les intérêts européens (contre les sanctions américaines) et à préserver l’accord », a-t-elle ajouté. « Nous allons faire le maximum pour préserver les bénéfices de l’accord pour l’Iran », a assuré Mme Kocijancic.
Pour le vice-président iranien, cité par l’agence de presse iranienne Fars, « ce que nous faisons ne viole pas l’accord » conclu en juillet 2015 à Vienne et dont les États-Unis se sont retirés le 8 mai.
L’annonce d’un plan pour augmenter la capacité à enrichir l’uranium « ne veut pas dire que nous allons commencer l’assemblage des centrifugeuses » en vue de leur utilisation, a précisé M. Salehi. « Ces démarches ne veulent pas dire que les négociations (avec l’Europe) ont échoué », a-t-il ajouté.
L’annonce des autorités iraniennes est interprétée comme une pression à l’encontre de l’Union européenne pour qu’elle accélère la mise en œuvre de ses promesses, a expliqué à l’AFP une source européenne.
Le lundi 4 juin, le guide suprême de la révolution l’Imam Ali Khamenei a émis des soupçons quant à la position européenne.
« Les déclarations de certains États européens montrent qu’ils s’attendent à ce que l’Iran abandonne à la fois ses activités nucléaires et accepte les sanctions. Ce sont des rêves qui ne se réaliseront jamais », a-t-il déploré.
Les Européens se sont notamment engagés à assurer la poursuite des achats de pétrole à l’Iran malgré la mise en place des sanctions américaines début août.
La procédure est complexe, explique la Commission. Le projet consiste à utiliser l’euro comme devise pour les transactions jusqu’à présent effectuées en dollars. Les paiements seront effectuées entre la banque centrale du pays acheteur et la Banque centrale iranienne.
L’UE a acheté 20% du pétrole vendu par l’Iran en 2017 pour un montant de 9 milliards de dollars. Les exportations européennes vers l’Iran ont représenté près de 10 milliards de dollars pour la même période, selon les données européennes.
Source: Avec AFP