Il y a quelque chose de particulièrement pathétique dans les propos du président Macron, prononcés mardi 5 juin lors d’un point de presse conjoint avec Benjamin Netanyahu: il s’est tiré dans le pied et partant, il a tiré dans le pied de son peuple.
Car à titre de représentant des intérêts de la nation française, non seulement, Emmanuel Macron n’a pas su défendre ses intérêts, mais encore, il les a bradés pour presque rien. Face à un Netanyahu particulièrement agressif, qui tue, confisque et menace en toute impunité, Emmanuel Macron aurait dû mieux défendre l’accord nucléaire signé en 2015, un accord qui a surtout permis à l’Europe à savoir l’Allemagne, la France, l’Italie entre autres, de faire un grand retour sur le méga marché iranien de 80 millions de consommateurs.
Tout le monde sait que Renault ou PSA qui vient d’annoncer son retrait de l’Iran, risquent de perdre gros en quittant un grand pays comme l’Iran, surtout en ces temps de guerre commerciale américaine contre l’Europe où taxes sur taxes, l’Amérique a déclaré la guerre au secteur automobile.
Ce point de presse aurait pu être une occasion en or pour que le président français s’en prenne, au moins pour une fois, à l’injuste extraterritorialité de la justice US qui se permet de sanctionner l’Europe comme si celle-ci était une grotesque colonie. Mais au lieu de cela, Macron a préféré exprimer son inquiétude des représailles iraniennes au retrait US de l’accord, à savoir la reprise de l’enrichissement de l’uranium dans le cadre du PGAC. Pour lui, cette reprise qui, rappelons-le, reste dans le cadre de l’accord de 2015, est une source de tension. Et le désengagement US et ses menaces contre les entreprises françaises que vous ne défendez pas M. le président ?
Le président français n’a pas su non plus défendre l’intérêt de la France, quand le Premier ministre israélien a parlé de la supposée « menace iranienne contre la sécurité de la région ».
Pour un pays victime des attentats de Daech, Macron aurait pu faire mieux: il aurait pu par exemple rappeler à son interlocuteur ses accointances avec al-Nosra, voire Daech au sud de la Syrie, à tout ce que l’axe de la Résistance a fait pour protéger les chrétiens de Syrie, d’Irak et de Liban, à tout ce que la France doit à Damas et au Hezbollah en termes de traque et de démantèlement des cellules terroristes nourries depuis l’Europe. Macron aurait pu dire à Netanyahu que la Syrie, qu’il a eu la bienveillance de qualifier d’État souverain, n’est pas le pré-carré d’Israël pour que ce dernier se permette de le bombarder quand et où il veut; que le Golan appartient à la Syrie tout comme Al-Qods est la ville sainte des musulmans. Mais rien de tout cela.
En dénonçant le programme balistique et le prétendu rôle « déstabilisateur » de l’Iran, le président Macron a fait le jeu des États-Unis et d’Israël. Pire, il a affaibli un peu plus la position des 4 +1 sur le deal nucléaire qui, rappelons-le, est apte à servir de rempart face au maximalisme US.
Source: Press TV