Damas a critiqué la décision de renforcer les pouvoirs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
L’élargissement des pouvoirs de l’OIAC permettra aux pays occidentaux de «mener des agressions contre des pays indépendants» sous prétexte de l’usage de l’arme chimique, a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Cette résolution contredit les dispositions de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et constitue un précédent dangereux dans l’ordre international en vue qu’elle donne à une organisation technique […] le pouvoir de mener des enquêtes pénales et juridiques, qui ne sont pas parmi ses spécialisations et d’identifier les responsables en cas de l’usage des armes chimiques», lit-on dans le communiqué diffusé par l’agence Sana.
L’OIAC a vu ses pouvoirs renforcés au cours de la récente conférence urgente de l’Organisation à La Haye. Elle est habilitée à identifier «les auteurs, organisateurs et commanditaires» d’attaques commises sur le territoire de ses membres, et non pas seulement les substances utilisées.
Le projet de décision avait été soumis par le Royaume-Uni avant d’être approuvé par 82 voix pour et 24 contre, dont la Russie, l’Iran et la Syrie.
Selon Damas, la résolution en question est susceptible d’«ajouter de nouvelles complications à la capacité de l’OIAC de jouer son rôle» et d’«aggraver la division entre les pays membres».
«La République arabe syrienne réitère sa condamnation de l’usage de l’arme chimique par n’importe qui, n’importe où et sous n’importe quelle circonstance», souligne le ministère.
Lors d’un récent entretien avec un média russe, le président syrien Bachar al-Assad avait une énième fois nié que son pays ait utilisé des armes chimiques. Il a accusé les Occidentaux de mentir dans leurs accusations d’autant qu’elles sont proférées chaque fois que l’armée syrienne enregistre des avancées militaires importantes dans la bataille contre les groupes terroristes qu’ils soutiennent.
Selon des observateurs avisés, ces accusations devraient servir aux puissances occidentales de prétexte pour intervenir dans la guerre en Syrie, alors que le mandat onusien en fonction duquel la Coalition internationale a été fondée se limite à la lutte contre les groupes terroristes, dont Daech et le front al-Nosra.