Dans un rapport publié, mardi 17 juillet, le journal israélien Haaretz dresse le bilan de quatre années de guerre de la coalition arabo-émiratie au Yémen et reconnaît les défauts structurels dont souffrent les armées saoudienne et émiratie.
Haaretz rappelle l’échec des Saoudiens et des Émiratis à vaincre les forces de la Résistance yéménite et ce, malgré « les équipements militaires les plus sophistiqués au monde » que la coalition utilise. « En dépit de l’un des meilleurs arsenaux du monde, ces deux pays n’ont pas pu atteindre leurs objectifs au Yémen, précise le journal.
Plus loin, Haaretz fait allusion aux dépenses militaires colossales des agresseurs saoudiens et émiratis et écrit : « Ces dépenses n’ont pas évité à Riyad et à Abou Dhabi, ce dont ils avaient peur à savoir l’enlisement dans un conflit qui entre dans sa quatrième année sans que l’ennemi houthis émette le moindre signe d’essoufflement ».
Le journal sioniste revient sur ce qui, selon lui, a causé cette défaite : « Le manque d’expérience des forces armées saoudiennes ainsi que leur dépendance envers les États-Unis constituent les deux principales failles qui bloquent la situation ».
Selon Yoel Guzansky, chercheur à l’Institut d’études de sécurité de l’université de Tel-Aviv, l’armée saoudienne n’a pas eu d’expérience de guerre depuis 1991, contrairement aux Yéménites, combattants de montagne qui ont à leur actif des décennies de guérilla ».
En allusion aux tentatives des dernières semaines de la coalition saoudo-émiratie de s’emparer du port stratégique de Hudaydah dans l’ouest du Yémen, Haaretz ajoute : « Riyad et Abou Dhabi avaient promis d’en finir rapidement avec les Houthis, mais cette bataille s’est transformée en un conflit majeur. La coalition prétend avoir attaqué cette ville portuaire afin de couper la route principale de ravitaillement des éléments d’Ansarallah et les contraindre à s’asseoir à la table des négociations. Mais étant donné que cette ville est bien protégée par des mines terrestres et maritimes, l’opération de la coalition d’agression n’a pas eu le succès escompté », commente le journal sans évidemment souligner que cet échec, Riyad le partage avec Israël, puisque le régime saoudien a largement bénéficié de l’appui militaire, logistique et en renseignement de Tel-Aviv.
La France, elle aussi, semble ainsi avoir échoué au port de Hudaydah, elle qui avait envoyé ses unités de déminage se battre contre Ansarallah.
Très en colère, l’expert israélien analyse ensuite la « participation émiratie » à la bataille de Hudaydah: « Les Émirats ne sont pas même en mesure de sauver leurs propres mercenaires bien qu’au contrairement aux Saoudiens, ils jouissent d’une expérience de guerre. Pourquoi? Parce que la guerre au Yémen les divisent. Un prince émirati fugitif en a bien parlé : il dévoile de profondes divergences qui déchirent les rangs émiratis et qui empêchent une victoire sur les Houthis. Et les mesures de substitution comme la prolongation de la durée du service militaire obligatoire passée de 12 à 16 mois ne changeront pas grande chose. »
Et l’article de résumer en quelques phrases l’ampleur de la défaite du camp pro-israélien : « Le prince héritier saoudien, qui est aussi le ministre de la Défense, Mohammed ben Salmane, a peur de dévoiler le bilan des pertes saoudiennes au Yémen. Depuis quatre ans, aucun bilan officiel n’a été annoncé. Mais les choses n’en restent pas là. L’incompétence de la coalition pro-Riyad à gagner au Yémen a un double aspect : stratégique puisque les Houthis ont montré qu’ils sont capables de repousser les attaques des forces étrangères et militaire puisque l’armée saoudienne souffre de défauts structurels ».
Source: PressTV