Depuis la rencontre à Sanaa entre l’ambassadeur français avec la délégation politique d’Ansarullah, la presse saoudienne dit craindre une « reconnaissance des Houthis » par les alliés occidentaux de Riyad.
Plus est-il que le président du Conseil politique suprême du Yémen Mahdi al-Mashat lui a remis une lettre au président français, interpelant Paris sur la vente colossale d’armes et de munitions à un régime qui « tue matin et soir femmes et enfants ».
« La coalition dirigée par l’Arabie saoudite poursuit ses agressions et elle fait la sourde oreille aux appels à la paix et ignore les efforts de la communauté internationale, les mêmes qu’exprime l’envoyé onusien Martin Griffiths, l’émissaire spécial de l’ONU. Il est grand temps que le président français intervienne pour empêcher cette agression, qu’il mette à profit son statut politique pour rétablir la paix au Yémen », est-il écrit dans la missive, rapporte Press TV.
Selon certaines sources, c’est le sort des français « capturés » à Hudaydah qui aurait entre autres motivé la visite de l’ambassadeur français.
D’autres y voit surtout les prémices d’une franche victoire des forces yéménites qui au bout de deux mois de résistance, ont réussi à mettre au pas la coalition USA/OTAN/monarchies arabes à Hodeïda.
Selon des sources proches de Riyad, dont le journal Asharq al-Awsat, l’Arabie saoudite et les Emirats qui se sont opposés à la visite du diplomate français à Sanaa, ont dû subir une double humiliation : Ansarallah a littéralement rejeté toute remise du contrôle de Hodeïda à l’ONU ou à quelque instance que ce soit. Car, étant l’unique point de liaison des yéménites au monde extérieur, le contrôle de Hudaydah relève pour le mouvement d’une question de vie ou de mort.
Mais il y a plus, indique Press TV : Ansarullah a proposé à la France et aux entreprises françaises d’investir dans le port. Ce qui témoigne du contrôle total de Hodeïda par le mouvement houthie yéménite lequel ne cesse de gonfler ses rangs. Récemment, un nombre indéterminé des fils des tribus de la côte ouest l’ont rejoint.
A Sanaa, Ansarullah a rappelé à la délégation française l’hypocrisie dont font preuve les dirigeants français quand ils s’apitoient sur le sort des enfants yéménites, affamés et victimes de près de quatre ans de blocus car « c’est sous les bombes et autres munitions made in France » que meurent femmes et enfants yéménites.