Le président iranien Hassan Rohani a jugé « insensé » lundi un appel lancé par les Etats-Unis à des négociations alors que Washington va imposer dans le même temps des sanctions économiques à l’Iran.
« Associer des négociations à des sanctions c’est insensé. Ils imposent des sanctions aux enfants iraniens, aux malades et à la nation », a-t-il lancé lors d’un entretien télévisé.
Le président iranien a accusé les Etats-Unis de vouloir mener une « guerre psychologique » contre son pays. « Ils veulent lancer une guerre psychologique contre la nation iranienne et provoquer des dissensions » parmi les Iraniens.
« Si vous êtes un ennemi et que vous poignardez quelqu’un avec un couteau, et qu’ensuite vous dites que vous voulez des négociations, la première chose à faire c’est d’enlever le couteau », a-t-il ajouté.
Le président iranien a précisé que son pays « avait toujours fait bon accueil à des négociations », mais que les Etats-Unis devaient d’abord prouver leur bonne foi.
« Comment peuvent-ils montrer qu’ils sont dignes de confiance? En revenant au JCPOA », a-t-il indiqué, en référence au plan d’action global conjoint, le nom officiel de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et dont les Etats-Unis se sont unilatéralement retirés en mai.
Le dialogue a ses propres principes et son premier principe est l’honnêteté, selon le président Rohani.
« Celui qui prétend aujourd’hui être prêt au dialogue est celui qui s’est dispensé de tous ses engagements internationaux, de l’accord de Paris jusqu’aux traités commerciaux », a encore affirmé le président iranien.
Et d’ajouter : « Comment pourrait-on croire les paroles de quelqu’un qui impose des sanctions et pressions au peuple iranien et qui envoie ses émissaires à d’autres pays afin de les dissuader du commerce avec l’Iran ? Les sanctions n’affectent pas seulement l’Iran, mais aussi toutes les entreprises étrangères faisant du commerce avec l’Iran ».
Washington dit vouloir exercer une « pression maximale » sur l’Iran à travers de nouvelles sanctions, mises en place à partir du 7 août et au mois de novembre.
« Le régime iranien est confronté à un choix », a affirmé le président américain. « Soit il change son attitude menaçante et déstabilisatrice, et il pourra retourner dans le giron de l’économie mondiale, soit il continue sur la route de l’isolement économique », a indiqué Trump lundi dans un communiqué.
Trump reproche notamment à Téhéran son soutien au président syrien Bachar al-Assad, et aux forces de résistance au Yémen, en Palestine et au Liban.
La première vague de sanctions américaines, qui prend effet mardi à 04H01 GMT, comprendra des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l’aviation commerciale.
Avec AFP + PressTV