De nombreux experts voient l’empreinte US dans l’escalade des tensions entre l’Arabie saoudite et le Canada, dont les relations vont de mal en pis.
Ben Salmane est-il chargé par son « ami » Trump de déstabiliser le Canada de Justin Trudeau qui a osé le défier ? Entre les menaces d’un nouveau 11 Septembre et celle du soutien aux « séparatistes québécois », quel genre de tentative de déstabilisation pourrait être mené par le royaume wahhabite ?
La revue britannique The Economist se penche sur la crise diplomatique entre Riyad et Ottawa et laisse entendre que les Saoudiens iraient au besoin « armer les séparatistes québécois ».
En effet, la « longue expérience saoudienne » en termes d’ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays est de notoriété publique : « Depuis 2011, les Saoudiens ont aidé à réprimer le soulèvement populaire à Bahreïn, à soutenir un coup d’État en Égypte et à séquestrer le Premier ministre libanais, Saad Hariri. »
The Economist se réfère ensuite aux propos du ministre saoudien des Affaires étrangères et écrit : « Si le Canada continue de critiquer, nous sommes autorisés à nous ingérer dans les affaires intérieures du Canada. »
En réaction, les diplomates canadiens ont plaisanté en disant que le royaume armerait les « séparatistes québécois ». Mais Riyad est-il réellement capable d’agir en ce sens et s’agit-il d’un coup de propagande ?
La tension entre l’Arabie saoudite et le Canada a atteint son apogée après que Riyad a brusquement rompu ses liens avec Ottawa pour avoir critiqué la répression saoudienne contre la dissidence.
Vendredi dernier, l’ambassade du Canada à Riyad a tweeté qu’il était « gravement préoccupé » par la montée des arrestations de militants des droits de l’homme dans le royaume, y compris la militante des droits des femmes Samar Badawi, et a appelé « les autorités saoudiennes à les libérer immédiatement. »
Irrité par le tweet, le gouvernement saoudien a ordonné lundi à l’ambassadeur du Canada de quitter le pays dans les 24 heures et de mettre un terme aux accords commerciaux et d’investissement conclus avec Ottawa.
Cela dit, comme le souligne The Economist, les sautes d’humeur de Riyad ne sauraient pas nuire au Canada. Ses exportations en Arabie saoudite se chiffraient à 1,1 milliard de dollars en 2017, soit 0,2 % de la valeur totale des exportations canadiennes. Il importait 2 milliards de dollars de produits saoudiens, principalement du pétrole. Les premiers à souffrir seront les près de 10 000 étudiants saoudiens au Canada. Le royaume leur a dit d’aller étudier ailleurs. Il prévoit également de retirer les patients saoudiens des hôpitaux canadiens.
Alors pourquoi cette mise en scène ?
The Economist précise que les mesures saoudiennes sont un avertissement aux autres alliés de l’Arabie saoudite : taisez-vous à propos de nos politiques sinon vous allez perdre l’accès à notre marché.
Source: PressTV