Le chef de la communauté druze en « Israël », cheikh Muwaffaq Tarif, a exprimé son inquiétude quant à la protection accordée par le président américain Donald Trump au président syrien Ahmad al-Charaa (alias Golani) et aux messages que ce dernier a adressés au Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Les remarques de Tarif font suite à ce que le journal israélien Maariv a qualifié de « messages » envoyés par le président Donald Trump à Netanyahu concernant le front syrien. Il a déclaré : « Nous sommes très satisfaits des résultats obtenus en Syrie et nous mettons tout en œuvre pour que le gouvernement continue de faire le nécessaire pour bâtir un État véritablement prospère. Il est important qu’Israël maintienne le dialogue et ne freine pas son développement. »
Dans une interview accordée à l’émission La Voix des Druzes sur Radio North FM104, cheikh Tarif a réagi à ces déclarations : « Si Trump entrave l’action de Netanyahu, nous serons dans une situation très difficile. C’est pourquoi nous nous rendons à Genève et rencontrons la communauté internationale afin de faire pression sur Trump, non seulement pour les Druzes, mais aussi pour toutes les minorités de Syrie : les Yézidis, les Alaouites, les Kurdes et les chrétiens. Le gouvernement ne peut pas continuer à massacrer les minorités sous le regard passif du monde. »
Le chef spirituel druze a ajouté : « Nous essayons, par le biais des instances internationales, d’apporter une aide concrète aux Druzes de Suweida, et la réponse inacceptable que nous recevons est que la région doit être déclarée « zone sinistrée ». » Puis ils nous disent que c’est au régime en place de le déclarer. Je dis : « Mon Dieu, quelle hypocrisie ! Comment le régime peut-il le déclarer alors que c’est lui-même qui perpètre les massacres et sème le chaos ? »
Il convient de noter que la Commission nationale d’enquête sur les événements de Suweida, en Syrie, a annoncé la semaine dernière l’arrestation de plusieurs membres des ministères de la Défense et de l’Intérieur et leur comparution devant la justice après que leur implication dans des violations commises lors des événements dans la province a été prouvée.
Lors d’une conférence de presse, le président de la commission, le juge Hatem al-Naasan, a affirmé que « quiconque a commis une violation devra répondre de ses actes ».
Le 16 juillet, la présidence syrienne a publié un communiqué condamnant les violations survenues dans la province de Suweida à la suite d’affrontements armés entre des militants et des tribus bédouines. Les forces gouvernementales sont ensuite entrées dans la province, puis se sont retirées de plusieurs zones, s’engageant à traduire en justice tous les responsables.
Le 22 juillet, le ministre de la Défense a déclaré être au courant de « violations graves et choquantes commises par un groupe inconnu portant des uniformes militaires dans la ville de Suweida ».
Le ministère syrien de l’Intérieur a également condamné les vidéos circulant en ligne montrant des exécutions sommaires perpétrées par des individus non identifiés à Suweida, affirmant que « ces actes constituent des crimes graves ».
Le 31 juillet, le ministère de la Justice a formé une commission d’enquête chargée d’examiner les violations commises à Suweida et de traduire les responsables en justice.
En août, le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad Hassan al-Chaibani, a souligné « l’engagement de Damas à traduire en justice tous les auteurs de violations à Suweida, quelles que soient leurs affiliations », insistant « sur la nécessité de s’opposer fermement à toute rhétorique sectaire ou incendiaire ».
Parallèlement, durant ces événements, « Israël » a lancé des frappes aériennes visant des véhicules des forces de sécurité syriennes et d’autres cibles, notamment une attaque contre le quartier général de l’état-major général en plein cœur de Damas, affirmant défendre la communauté druze.
Source: Avec RT



