Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a apporté son soutien à l’Arabie Saoudite dans le conflit diplomatique qui l’oppose au Canada depuis une semaine.
« Non-ingérence ». Ce principe souvent défendu par l’Algérie l’aura rapidement poussée à se positionner en faveur de l’Arabie Saoudite dans le conflit qui l’oppose au Canada depuis le 3 août, à la suite de critiques sur des arrestations de défenseurs des droits de l’homme.
« L’Algérie appelle à la nécessité, pour les pays, de recourir dans leurs relations extérieures aux principes du droit international et de la Charte de l’ONU, notamment dans leur volet relatif au respect de la souveraineté des pays et la non-ingérence dans leurs affaires internes », précise notamment le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, publié le 9 août, soit trois jours seulement après l’expulsion de l’ambassadeur canadien à Riyad.
Alger « suit avec préoccupation les répercussions de la crise que connaissent les relations entre le royaume d’Arabie Saoudite frère et le Canada » affirme la même source. La diplomatie algérienne en profite également pour rappeler les « profondes relations fraternelles unissant l’Algérie et le royaume d’Arabie Saoudite frère ».
Alors que l’Algérie soupçonnait, il y a vingt-cinq ans, les autorités saoudiennes de soutenir et de financer le Groupe islamique armé (GIA), leurs rapports se sont aujourd’hui grandement adoucis.
Lors de la mort du roi d’Arabie Saoudite, Abdallah Ibn Abdelaziz Al Saoud en janvier 2015, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait par exemple décrété un deuil de trois jours sur le territoire national.
En décembre 2017, également, une banderole anti-saoudienne avait été déployée dans un stade. Avec cette banderole, des supporteurs accusaient le roi d’Arabie Saoudite, pays allié des États-Unis, de soutenir la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël. Une mesure unanimement condamnée – à l’exception d’Israël –, notamment par Riyad, qui l’a qualifiée d’« irresponsable ». Redoutant des conséquences diplomatiques, Tayeb Louh, le ministre de la Justice en Algérie, avait annoncé l’ouverture d’une enquête, suite à un ordre du procureur de la République. Il avait notamment rappelé que les deux territoires étaient « deux pays frères unis par des relations historiques, qui se sont raffermies au fil des années, en plus des liens de fraternité, de coopération et de solidarité ».
Cependant l’Algérie, l’un des rares pays du monde arabe à entretenir des relations avec l’Iran, ne s’accorde pas sur ce sujet avec le royaume. En mai 2018, lorsque le Maroc avait décidé de rompre ses relations avec l’Iran, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) avaient soutenu cette décision. L’Algérie, qui y était hostile, avait été isolée.
L’Algérie n’est pas la seule à avoir apporté son soutien à l’Arabie Saoudite dans la crise qui l’oppose au Canada.
D’autres pays, comme la Mauritanie, les Émirats Arabes Unis, le Koweït, le Bahreïn, la Jordanie et la Palestine, se sont déclarés favorables à l’Arabie Saoudite dans ce conflit.
Par Bob Woodward
Source: decrypt news on line