L’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a annoncé vendredi à Berlin l’intention de son pays d’investir 10 milliards d’euros sur cinq ans en Allemagne, au moment où il cherche à contrer la politique d’isolement de son adversaire saoudien.
« Nous annonçons la volonté du Qatar d’investir 10 milliards d’euros dans l’économie allemande ces cinq prochaines années », a déclaré le dirigeant qatari à l’ouverture du forum économique Qatar-Allemagne de Berlin, en présence de la chancelière allemande Angela Merkel.
Ces investissements doivent concerner les secteurs de l’automobile, de la technologie et des banques, les grands piliers traditionnels de l’économie allemande. L’émir n’a pas donné d’autres détails.
Mais selon le quotidien allemand des affaires Handelsblatt, le Qatar s’intéresse de près au dense réseau de PME allemandes, poumon de l’économie allemande.
L’émirat est déjà l’un des actionnaires les plus présents à la Bourse allemande, à travers ses participations dans des groupes aussi prestigieux que Siemens, Volkswagen ou encore Deutsche Bank.
Le Qatar tente de contrecarrer les tentatives d’isolement de ses voisins régionaux.
Le 5 juin 2017, les Emirats, l’Arabie saoudite, Bahreïn et l’Egypte avaient coupé tous leurs liens avec le Qatar, en l’accusant de soutenir des mouvements « terroristes », de se rapprocher de l’Iran et de saper la stabilité de la région.
L’Allemagne est le principal partenaire économique européen du Qatar derrière les Etats-Unis et la Chine. Le volume d’échanges entre les deux pays a doublé depuis 2011 pour s’élever à 2,8 milliards d’euros, malgré une légère diminution en 2017 due à la crise diplomatique dans le Golfe.
Angela Merkel a également confirmé l’intention de l’Allemagne d’accueillir un premier terminal de gaz naturel liquide (GNL), le Qatar étant le premier exportateur au monde de ce type de GNL.
Autre point de convergence entre les deux pays : la Turquie, dont l’Allemagne est l’interlocuteur privilégié en Europe, malgré des tensions récurrentes, et dont le Qatar essaye aussi de se rapprocher de plus en plus.
Le Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani avait déjà annoncé mi-août 15 milliards de dollars d’investissements en Turquie, affaiblie cet été par un effondrement de sa monnaie sur fond de crise diplomatique avec les Etats-Unis et de sanctions réciproques.
Source: AFP