L’éditorialiste du quotidien Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, a publié, mercredi 26 septembre, une analyse du discours du président des États-Unis Donald Trump à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Au début de son discours, quand il s’est vanté du bilan de ses exploits économiques et de ses efforts pour le bien-être de l’humanité, le président Donald Trump a déclenché le rire de l’Assemblée », a écrit Abdel Bari Atwan.
« Ce rire résumerait le point de vue des dirigeants de la plupart des pays du monde envers les politiques et la vision du monde du président des États-Unis, qui conduit le monde vers le malheur et des guerres destructrices », a-t-il ajouté.
D’après Atwan, le discours de Donald Trump comptait deux parties plus ou moins distinctes : premièrement, il a profité de la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU pour s’adresser aux électeurs américains afin de les encourager de voter républicain aux élections de mi-mandat en novembre prochain. Il a parlé donc de la baisse du chômage, de la croissance et de l’augmentation du budget de la défense.
La seconde partie de son discours, le président des États-Unis était, d’après l’éditorialiste de Rai al-Youm, composée d’une série de déclarations de guerre : guerre économique contre la Chine, la Russie et l’Europe, guerre institutionnelle contre les organisations internationales qui symbolisent le multilatéralisme comme le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ou la Cour pénale internationale (CPI). Il a déclaré aussi la guerre contre l’Iran et enfin contre l’OPEP si le cartel n’agissait pas, comme il le souhaite, pour augmenter sa protection et baisser les cours du pétrole.
Atwan a écrit : « Trump a attaqué tout le monde en réservant ses louanges et remerciements à ses rares amis, ou plutôt à ses vassaux, c’est-à-dire Israël et quelques États arabes. Il a promis que les aides financières des États-Unis iraient seulement aux pays dont les dirigeants accordent leur priorité aux intérêts américains. »
Selon Abdel Bari Atwan, le discours du 25 septembre de Donald Trump à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU portait sur sept points :
1-Trump a plaidé pour la formation d’une coalition stratégique avec les six pays membres du Conseil de coopération du golfe Persique (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Bahreïn et Qatar), l’Égypte et la Jordanie pour créer un bloc contre l’Iran et son influence régionale. Pour lui, cette coalition serait une alliance politique et militaire.
2-Il a remercié l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar pour avoir renforcé leur lutte contre le financement du terrorisme ! « Trump a même choqué ses amis à Riyad et à Abou Dhabi, car en saluant le Qatar, il a pratiquement acquitté Doha qu’il accusait avec les Saoudiens et les Émiratis de financer et soutenir le terrorisme ! », a écrit Atwan.
3-Donald Trump a repris ses accusations contre l’Iran, en prétendant que ce pays propagerait le chaos et la violence au Moyen-Orient. Or, ce sont les États-Unis et leurs alliés qui sont derrière les guerres et les désordres de la région.
4-Donald Trump a menacé la Syrie d’intervention militaire si Damas utilisait des armes chimiques contre les opposants. Il a ajouté que la seule solution qui existerait pour rétablir la stabilité de la Syrie passerait par le retrait total des Iraniens. Il n’a donc pas précisé que les conseillers iraniens sont présents en Syrie à la demande officielle du gouvernement légal de la Syrie et que la présence des militaires américains sur le sol syrien est tout à fait illégale.
5-L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a été reconnue coupable parce que, selon Trump, ce cartel est responsable de la hausse des cours du brut dans le monde.
6-Trump a déclaré la guerre contre les institutions internationales en raison de la protestation de ces dernières contre la violation du droit international par le régime israélien et leur protestation contre les crimes de guerre commis par les Israéliens en Palestine et au sud du Liban. Ennemi du multilatéralisme, Trump a surtout attaqué la Cour pénal internationale (CPI), le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture).
7-Enfin, Trump s’est félicité de sa décision de transférer l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Qods, en prétendant que c’était une action favorable à la paix entre Israël et les États arabes. Pourtant, il n’a fait aucune allusion à la création d’un État indépendant palestinien ni aux droits bafoués de la nation palestinienne.
Source: Avec PressTV