A l’occasion du deuxième anniversaire de son accession à la magistrature suprême, le président de la République Michel Aoun a accordé mercredi soir un entretien à quatre journalistes qu’il a reçus au palais présidentiel de Baabda, entretien diffusé en direct sur les différentes chaînes de télévision et stations de radio libanaises.
Lors de cette séance de questions-réponses, le chef de l’Etat est revenu sur les réalisations des deux années révolues de son mandat et sur les projets à venir, s’épanchant sur le processus de formation du gouvernement et les entraves qui retardent sa naissance, ainsi que sur divers dossiers d’actualité sur lesquels il a été interrogé.
Retard dans la formation du gouvernement
« Nous sommes un pays démocratique, pluraliste plus qu’il n’en faut même. Par la suite, le gouvernement doit être formé dans le respect de certains critères concernant la représentation ministérielle, afin d’éviter la marginalisation d’une communauté ou d’un groupe. Si toutes les formations s’étaient contentées d’accepter une juste représentation, nous n’aurions pas de problèmes. Nous avons même concédé à certains une part plus grande que celle qui leur est due. Maintenant, un nouvel obstacle s’est posé: celui des indépendants sunnites. Cela retarde la formation du gouvernement et les obstacles sont injustifiables. Instrumentaliser le retard en tant que tactique politique torpille la stratégie nationale dont nous avons grandement besoin, notamment en cette période délicate. Chaque minute de retard nous coûte cher », a expliqué le président.
Aoun a de même mis les citoyens devant leurs responsabilités. « Chacun doit être conscient de la nécessité d’éviter de créer des brèches dans l’union nationale. Ce qui se passe actuellement est inadmissible », a-t-il prévenu.
M.Aoun refuse de tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique
Le président s’est en outre penché sur les réalisations des deux premières années de son sexennat, en particulier sur le plan de la lutte contre la corruption, la situation économique et la question des déplacés syriens. Il a reconnu que la lutte contre la corruption ne sera pas facile et provoquera des clashes, appelant les citoyens à le soutenir dans cette entreprise
« L’une des premières mesures adoptées pour remédier à la situation fut l’attribution des marchés d’exploitation du pétrole et du gaz, ainsi que la mise en place du plan économique McKenzie », a-t-il expliqué. Il a en plus refusé de tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique, affirmant qu’il n’était pas inquiet à l’heure actuelle mais que le danger guettait si la situation actuelle perdurait.
Interrogé sur les craintes relatives aux sanctions américaines contre le Hezbollah, M. Aoun a signalé qu’elles affecteront le pays en entier.
Le chef de l’Etat a de même révélé qu’une conférence sur le pouvoir judiciaire était en cours de préparation, avec pour but de réformer les lois conformément aux recommandations qui en seront issues; il a aussi révélé l’intention de raviver le dialogue sur la stratégie de défense.
Le dialogue avec le gouvernement syrien est dans l’intérêt du Liban
Concernant la question des réfugiés syriens que le Liban accueille depuis le début du conflit en leur pays, le président Aoun a appelé « les organisations qui s’occupent des déplacés syriens à leur apporter de l’aide en Syrie et non au Liban ». « Nous aboutirons à une étape où nous traiterons la question des déplacés en accord avec la Syrie, loin des organisations internationales », a-t-il affirmé, soulignant que le dialogue avec le gouvernement syrien à cet égard était dans l’intérêt du Liban et ne nuisait à personne.
Le chef de l’Etat a enfin remercié les Libanais pour leur confiance, s’engageant à réaliser les promesses qu’il leur a faites.
Source: Avec ANI