L’élue musulmane démocrate, Ilhan Omar qui s’était fait remarquer par son courage, en bravant le lobby sioniste aux Etats-Unis aurait fini par céder. Les médias rapportent qu’elle a présenté ses excuses après avoir été accusé d’antisémitisme.
Et pour cause : cette fille de réfugiés somaliens, la seule voilée dans la Chambre des représentants américains a eu le toupet de toucher au acro-saint de la politique étrangère américaine : Israël, l’AIPAC, et surtout le système américain qui permet à ce dernier son influence, celui de l’argent du lobbying.
Le dimanche 10 janvier, elle a répondu «l’AIPAC!» à un message sur Twitter lui demandant «qui paie les responsables politiques américains pour être pro-Israël?».
Face à la controverse qui avait gonflé suite à ses propos, elle avait affirmé par la suite que c’est «à cause des Benjamin». Insistant sur le pouvoir de l’argent auquel symbolise le dollar, dont les billets de 100$ sont frappés de l’effigie du visage du président américain Benjamin Franklin,.
Le rôle de l’argent dans le lobbying aux Etats-Unis n’est pas un secret de polichinelle. Que les Juifs pro israéliens l’utilisent non plus. Mais en parler en public, c’est là que le bat blesse. « L’argent juif » est un grand tabou en Occident en général. Il fait partie des thèmes directement et injustement incriminés d’antisémitisme, pour empêcher le débat. Mme Omar devrait certainement le savoir.
«L’antisémitisme est réel et je suis reconnaissante à mes alliés et collègues juifs qui me donnent une leçon sur cette histoire douloureuse de rhétorique antisémite», a-t-elle dit en guise d’excuse.
«Mon intention n’était pas d’offenser mes administrés ou les juifs américains. Il faut toujours être prêt à reculer et à réfléchir aux critiques, tout comme j’attends des gens qu’ils m’écoutent quand on m’attaque à cause de mon identité. C’est pour cela que je m’excuse sans équivoque», a-t-elle ajouté. »
Dans le fond, ces répliques n’ont rien à voir avec une demande de pardon : la jeune somalienne de 37 ans admet la réalité de l’existence de l’antisémitisme, insiste sur les réelles intentions de ces propos qui n’ont rien à voir avec, et surtout sur la nécessité d’un traitement d’égalité avec ses origines en tant que femme musulmane.
Plus est-il que dans son message « d’excuses », elle revient intelligemment sur le thème de sa diatribe sur Twitter en insistant sur «le rôle problématique des lobbyistes dans notre système politique, que ce soit l’AIPAC, la NRA (le lobby pro-armes) ou l’industrie des énergies fossiles». «Cela dure depuis trop longtemps et on doit être prêt à le régler», a-t-elle conclu.
La tournure est intelligente : en évoquant le cas de l’AIPAC parmi d’autres lobbies, elle ne minimise pas son influence et condamne tout autant son préjudice ainsi que le leur.
Fidèle à sa réputation de femme de principe, Mme Omar a intelligemment sacrifié dans sa sois-disant excuse la forme, pour le fond. Evitant toutefois d’évoquer Israël.
C’est d’un thème qu’elle n’a jamais ménagé depuis qu’elle a entamé sa carrière politique. En 2012, elle avait tweeté qu’Israël a « hypnotisé le monde » et fait de «mauvaises actions». En mai 2018, elle a appelé l’entité sioniste «le régime israélien d’apartheid».
Avant même qu’elle ne soit élue en Novembre 2018 au Congrès américain comme représentante du Minnesota , elle affiche son soutien au mouvement BDS de boycott d’Israël.
Il en faut du courage pour faire face au lobby pro israélien aux USA, déchainé contre elles via ses antennes médiatiques, politiques, au sein même de son parti démocrate. Elle n’est pas seule dans cette lutte. Au sein du Congrès, une autre femme, l’élue de Michigan d’origine palestinienne, Rashida Tlaib, entretient le même discours. Avec plus de précaution. A deux, elles bravent la machine infernale du sionisme, à un moment fatidique, celui de l’effondrement des régimes arabes face à Israël.
Source: Divers