Le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt a effectué, dimanche, une rare visite à Aden au Yémen, ville sous contrôle du gouvernement démissionnaire du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Dans un message vidéo posté sur Twitter, il s’est dit inquiet de l’intensification des combats dans ce pays.
Il s’est présenté dans sa vidéo avec un gilet pare-balles, au nord de la mer d’Aden. Il a indiqué sur être le premier ministre des Affaires étrangères occidental à visiter Aden (sud), depuis le début, en 2015, de la guerre menée par la coalition contre le Yémen.
« Je suis là parce que c’est la dernière chance pour la paix. 80 jours sont passés depuis les accords conclus en Suède mais les parties belligérantes tardent à les appliquer », a-t-il dit.
Le 13 décembre 2018, à Stockholm, les représentants du gouvernement yéménite et d’Ansarullah (Houthis) sont parvenus à des accords qui portent notamment sur un cessez-le-feu dans la province de Hodeida (sud-ouest) et l’entrée par la voie maritime de l’aide humanitaire destinée à la population yéménite.
La coalition dirigée par Riyad a violé à plusieurs reprises les accords en question en bombardant les positions d’Ansarullah.
Il a plaidé sur Twitter en faveur de l’application rapide de l’accord conclu en Suède. « Il y a un manque de confiance, a-t-il déploré. Cela prend trop de temps pour mettre en place [l’accord] de Stockholm mais personne n’a de meilleur plan, donc nous devons nous mettre au travail et mettre fin à cette crise. »
« Il est crucial d’évacuer le port de Hodeida. Si l’accord de Stockholm n’est pas appliqué d’ici les prochaines semaines, il sera annulé. 20 millions de personnes souffrent de la famine et 80 000 enfants ont perdu la vie. C’est la pire crise humanitaire que le monde ait connue. C’est pourquoi il est urgent que les deux parties du conflit prennent des risques et respectent d’ici les prochains jours l’accord de Stockholm », a-t-il averti.
Les propos de Hunt interviennent alors que le Royaume-Uni est l’un des principaux alliés de la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite. Il lui fournit des armes et des munitions qui sont utilisées dans les frappes contre le Yémenites.
Malgré les protestations des groupes de défense des droits de l’homme et de la communauté internationale contre le massacre au Yémen et l’affaire du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, Londres refuse toujours de stopper ses ventes d’armes à l’Arabie saoudite, évaluées à 1,1 milliard de livres sterling en 2017.