Des dissensions auraient envenimé les relations entre le roi Salmane et son fils prince héritier Mohammad Ben Salmane (MBS), dévoile le quotidien britannique The Guardian.
Les deux hommes seraient en désaccord sur plusieurs dossiers dont celui de la guerre au Yémen, et la riposte saoudienne aux contestations du Soudan et de l’Algérie.
Toujours selon le journal, l’inquiétude a commencé à s’installer depuis l’assassinat du journaliste saoudien dissident Jamal Khashoggi.
Par la suite, les tensions se sont amplement aggravées à la fin du mois de février, lorsque le roi Salmane s’est rendu en Egypte pour participer au sommet arabo-européen organisé à Charm al-Cheikh. Il avait alors reçu un avertissement de la part de ses conseillers qui l’ont mis en garde qu’il était menacé d’un danger probable, selon une source qui s’est confiée au Guardian.
« La suite du roi a suscité une grande inquiétude sur une menace qui plane sur son pouvoir surtout lorsque une équipe sécuritaire formée d’une trentaine d’éléments loyaliste et choisis par le ministère de l’intérieur a été transféré en Egypte afin de remplacer celle qui avait escorté le roi… D’autant que certains de ces éléments étaient proches de MBS », ajoute le journal.
Selon la source, les conseillers du roi ont même refusé qu’il soit sous la protection des gardiens de sécurité égyptiens.
C’est aussi en raison des frictions entre les deux hommes que MBS n’aurait pas été autorisé à se rendre à l’aéroport de Riyad pour accueillir son père de retour d’Égypte. Son nom n’ayant pas figuré dans la liste des invités.
D’autant plus que durant l’absence du roi, MBS qui a été désigné comme vice-roi a signé deux décrets, le premier désignant son frère cadet Khaled comme vice-ministre de la Défense et le second nommant Rima bint Sultane comme ambassadrice d’Arabie à Washington.
Ces deux changements ont provoqué l’ire du roi, à qui revient de droit ce genre de désignation, et non pas au vice-roi.
Du coup, les conseillers du roi ont été amenés à une plus grande participation dans la prise des décisions, afin d’empêcher le prince héritier de s’accaparer tous les pouvoirs. Alors que le roi s’attelle pour restaurer l’image du royaume, considérablement ternie depuis l’assassinat de Khashoggi, et où la responsabilité de MBS ne saurait être ignoré.
« Il y a des signes discrets mais importants que quleque chose de grave se trame dans le palais royal », a conclu Bruce Riddle, le directeur du projet Brookinhgs pour les renseignements et un vétéran de la CIA.
En outre et selon le compte Twitter en ligne Al-Ahed al-Jadid (Nouvelle ère), qui s’intéresse aux affaires saoudiennes, MBS aurait fait l’objet d’une tentative d’assassinat concoctée par son demi-frère Bandar ben Salmane. Cet assassinat aurait du être perpétré par un officier du palais royal, qui a révélé le plan auprès de MBS et empoché une récompense de 10 millions de rials. Bandar a été arrêré.