L’exploitation des systèmes antiaériens de fabrication russe S-400 Triumph en Turquie représente une menace pour le chasseur de 5e génération américain F-35, a annoncé le média Business Insider, se référant aux propos de deux généraux américains, Curtis Scaparrotti, chef des Forces américaines en Europe, et David Deptula, général à la retraite de l’US Air Force.
«Mon meilleur conseil militaire serait d’éviter une exploitation conjointe du F-35 avec un allié qui utilise des systèmes russes, surtout des systèmes de défense antiaérienne qui ont probablement des capacités technologiques des plus avancées», a indiqué le général Curtis Scaparrotti, cité par Business Insider.
La Turquie possède déjà deux F-35 et compte se doter prochainement de systèmes de missiles S-400, conformément à un contrat datant de 2017.
Le commandement de l’Alliance se demande aussi «pendant combien de temps et à quelle distance» des S-400 opérerait le F-35.
Selon le général David Deptula, l’intégration des S-400 dans le système de défense antiaérienne turc donnera un avantage technologique à la Russie. Cela peut entraîner «un transfert de technologie» et dévoiler certaines caractéristiques du F-35 aux opérateurs de S-400, estime-t-il.
Après avoir remis leurs radars, rampes de lancement et missiles sol-air à Ankara, les Russes apprendront aux militaires turcs à exploiter ces systèmes et assureront leur maintenance. Ils pourraient en profiter pour examiner de près les F-35, d’après le général Deptula.
Un autre général américain, le commandant de l’US Air Force en Europe et en Afrique, Tod Wolters, avait déclaré en juillet 2018 que le potentiel des systèmes S-400 permettait à celui qui les utilisait d’étudier les caractéristiques du F-35. Cela «ne profitera pas à l’Otan», à son avis.
Fin 2017, Ankara a signé avec Moscou un contrat estimé à 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros) pour la livraison de S-400 qui devraient être déployés en octobre 2019.
Washington a prévenu Ankara que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l’achat d’avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin et entraîner l’instauration de sanctions américaines.
Le Président Erdogan est resté insensible à ces menaces, déclarant que la Turquie ne reviendrait pas sur sa décision d’acheter des systèmes S-400 à la Russie, en dépit des pressions des États-Unis.
Le système de défense antiaérienne et antimissile S-400 Triumph (code Otan: SA-21 Growler) est destiné à détruire des avions, missiles balistiques et de croisière, y compris de moyenne portée, ainsi que des sites terrestres. Il a une portée de 400 km et peut abattre des cibles à 30 km d’altitude.
Source: Sputnik