Les appels se sont multipliés ces derniers jours pour un renversement du régime en Arabie saoudite.
Le dernier d’entre eux a été lancé par un émir de la famille royale : le prince ben Khaled ben Farhane. De mère égyptienne, il est exilé depuis une dizaine d’années, indique le quotidien britannique Independant.
Depuis l’Allemagne où il s’est installé, cet émir s’est engagé à protéger les opposants qui veulent fuir l’Arabie. Surtout après l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi par une équipe proche du prince héritier Mohammad ben Salmane, dans le consulat saoudien en Turquie.
Dans le cadre du mouvement qu’il a fondé, « Le mouvement pour la liberté des peuples en péninsule arabique », il a affirmé vouloir leur procurer des avocats et des traducteurs et les faire accéder aux médias afin qu’ils réclament le droit d’asile vers l’Europe.
Une démocratie comme en Grande bretagne
« Nous avons besoin d’un nouveau pouvoir dans le royaume, à l’instar des autres démocraties, de sorte que les gens puissent élire leur gouvernement et créent une nouvelle saoudite », a-t-il dit selon le journal britannique.
Et de poursuivre : « nous avons déjà une vision pour le système juridique et les droits de l’homme,.., mais nous avons besoin maintenant de se focaliser sur la constitution et d’agir pour aider les saoudiens en Europe ».
Dans ce système, explique-t-il, la famille royale aura droit à ce que l’un de ses membres puisse devenir un président symbolique, à l’instar de la monarchie en Grande Bretagne. « Mais c’est le peuple qui détiendra les pouvoirs en fin de compte », a-t-il poursuivi.
Khaled ben Farhane a révélé avoir fait l’objet d’une tentative de kidnapping, dix jours avant l’assassinat e Khashoggi, dans des conditions similaires. Lorsqu’on lui a proposé des millions de dollars en échange de se rendre en Egypte, pour y rencontrer le responsable du régime dans le consulat saoudien au Caire. Ce qu’il a refusé de faire. Selon lui, son père et sa sœur restés au pays sont assignés à résidence surveillée.
Le peuple algérien n’est pas plus courageux
Cet appel au changement de régime avait été précédé par un autre, plus radical, réclamant une révolution contre les Saoud.
Il a été exprimé par un opposant saoudien très populaire auprès de l’opinion publique saoudienne, le médecin Saad al-Fakih. Il vit en Grande Bretagne, où il lutte depuis les années 90 du siècle dernier en vue d’un changement politique dans cette monarchie qui règne sur la péninsule depuis plus d’un siècle.
« Le peuple de la péninsule n’est pas moins courageux ni moins généreux ni moins vigoureux,… que le peuple algérien », a-t-il affirmé pour la télévision MBS, le 7 mars dernier dans une comparaison avec les évènements en Algérie.
« Une fois la barrière de la peur est franchie, les foules afflueront sans hésitation », a-t-il ajouté, rapporte le site d’informations qatari Watanserb.
Avec l’intronisation de Salmane et la désignation de son fils MBS comme prince héritier, le royaume saoudien connait un mouvement de contestation sans précédent qui touché plusieurs milieux, aussi bien au sein de la famille royale, écartés du pouvoir, que dans celui des religieux, des femmes, sans oublier celui des militants des droits de l’homme. A lintérieur, les prisons saoudiennes sont remplies d’eux.
Mais les tentatives de MBS pour museler ceux de l’extérieur de l’Arabie se sont avérés vaines. Avec l’assassinat de Khashoggi, son image est plus ternie que jamais. Il doit sa survie au soutien de l’administration américaine de Trump et à celui du lobby pro israélien. Et par extension à celle des puissances européennes qui lui vendent leurs armes…
Source: Divers