La Russie prendra les mesures requises si les États-Unis réalisent leur plan de tester les missiles SM-3 Block IIA du système Aegis contre les missiles balistiques intercontinentaux, a déclaré vendredi le ministère russe des Affaires étrangères.
«Nous avons prêté attention aux informations diffusées par des médias américains qui se réfèrent à des « représentants anonymes » du Pentagone sur l’intention des militaires états-uniens de tester le missile intercepteur SM-3 Block IIA contre un missile balistique intercontinental en 2020 […]. Une menace devient réalité. La Russie sera obligée d’en tenir compte et de prendre les mesures requises, y compris au niveau technique», a indiqué le ministère dans un communiqué.
Washington avait annoncé le 17 janvier, dans un rapport sur la politique des États-Unis dans le domaine de la défense antimissile, que des essais du SM-3 Block IIA programmés pour 2020 seraient consacrés à l’interception de missiles balistiques intercontinentaux.
«Cette intention suscite notre inquiétude. Les informations sur de tels essais confirment une fois de plus le caractère cynique des déclarations de Washington selon lesquelles le système américain de défense antimissile ne vise pas la Russie», a ajouté le ministère avant de rappeler que Washington essayait depuis des années de persuader Moscou que le système antimissile qu’il était en train de créer ne menaçait pas les forces russes de dissuasion nucléaire.
Le missile SM-3 Block IIA est la pièce maîtresse du système de défense antimissile américain. Il devrait être déployé à l’horizon 2020 en Pologne. Deux tests du SM-3 Block IIA tenus en juin 2017 et en janvier 2018 se sont soldés par des échecs, tandis que le tir de février 2017 et celui du 26 octobre 2018 ont réussi.
Le 1er février 2019, Donald Trump a annoncé que les États-Unis cesseraient dès le lendemain de respecter le Traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. Moscou a alors accusé les États-Unis de tester des systèmes interdits par le Traité FNI, ainsi que de déployer des systèmes Aegis, qui peuvent en quelques heures se transformer d’un mécanisme défensif en arme d’attaque, sur le territoire européen sous la forme du bouclier antimissile.
Source: Sputnik