Décidément, la France macroniste s’obstine dans ses erreurs. Près d’un an après le retrait US de l’accord sur le nucléaire iranien, retrait qui visait, entre autres, à éliminer l’Europe en général et la France en particulier du juteux marché iranien, Paris s’acharne encore non pas sur le bourreau mais sur la victime.
La menace que le gouvernement français vient d’adresser à l’Iran par la voix de son ambassadeur en poste à Washington, Gérard Araud, comme quoi l’Iran n’aurait pas le droit d’enrichir son uranium après 2025, est formulée alors qu’il ne reste plus aucune raison pour que l’Iran ne se retire pas immédiatement de l’accord : 12 mois de promesses non tenues et un trio France-Royaume-Uni-Allemagne qui peine à mettre au point ne serait-ce qu’un semblable de riposte européenne à la violation flagrante d’un accord qui était, de l’aveu même des Européens, l’une des démonstrations les plus réussies de la capacité de l’Europe à s’imposer sur la scène politique internationale. La France menace l’Iran à peine une semaine après que les USA ont ouvert un front de guerre contre l’Iran en blacklistant la force armée iranienne.
Philippe Thiébaud, qui s’était rendu dimanche matin au ministère des Affaires étrangères pour remettre une copie de ses lettres de créance à Mohammad Javad Zarif, a dû y retourner dans l’après-midi, cette fois-ci convoqué par Hossein Sadat-Meydani, chargé du suivi des affaires liées au Plan global d’action conjoint (PGAC), dont la France est l’un des signataires. Au cours de cette convocation, le ministère des Affaires étrangères a demandé des clarifications à la partie française concernant les tweets de l’ambassadeur de France aux États-Unis à propos du PGAC et du droit de l’Iran à enrichir de l’uranium pour des usages civils. L’ambassadeur Gérard Araud a retiré ses tweets sur les activités nucléaires iraniennes quelques heures plus tard.
Plus tôt dans la journée, le nouvel ambassadeur de France, M. Philippe Thiébaud, a été reçu par le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à qui il a remis une copie de ses lettres de créance pour commencer officiellement sa mission diplomatique en Iran.
Au cours de cette rencontre, le chef de la diplomatie iranienne a évoqué les relations historiques entre l’Iran et la France et l’existence d’une vision de la France positive parmi les Iraniens. Il a plaidé ensuite pour surmonter les obstacles se dressant devant le développement des relations bilatérales par la sagesse et la clairvoyance des responsables politiques des deux pays.
Quant à la présence des membres du groupuscule terroriste des Moudjahidines du Peuple (communément appelés en Iran « Monafeghines », hypocrites), M. Zarif l’a considérée comme l’un des problèmes majeurs dans les relations entre Téhéran et Paris.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a ensuite fait savoir que la République islamique d’Iran était parfaitement disposée à établir un dialogue avec la France et à coopérer avec le gouvernement français pour résoudre les crises régionales. Évoquant les « évolutions dangereuses » en Afrique du Nord, comme en Libye et le Soudan, le chef de la diplomatie iranienne a estimé qu’il s’agissait des « interventions irresponsables de certains États arabes du sud du golfe Persique ».
Zarif a critiqué ensuite la déclaration finale de la réunion ministérielle du G7 ainsi que les propos de l’ambassadeur de France aux États-Unis à propos des activités nucléaires civiles de la République islamique d’Iran, en estimant que si la France et l’Europe continuaient à prendre de telles positions, ils finiraient par détruire les accords sur le nucléaire iranien et le Plan global d’action conjoint (PGAC).
Il a réitéré l’engagement total de Téhéran envers le PGAC et a évoqué aussi le rôle de Paris dans l’installation d’un « Special Purpose Vehicule » (SPV), dénommé Instex.
Source: PressTV