La Russie considère que les nouvelles sanctions américaines contre le Venezuela et Cuba sont illégales et prévoit de tout faire pour soutenir ses alliés à Caracas et à La Havane, a déclaré jeudi à l’agence de presse RIA Novosti le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a annoncé mercredi une série de nouvelles sanctions contre Cuba et le Venezuela alors que le gouvernement Trump cherche à renforcer la pression exercée sur le dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro et les pays qui le soutiennent.
Par ailleurs, la porte-parole de la diplomatie russe a déclaré ce jeudi que le recours à la force militaire par Washington contre Caracas pourrait devenir réalité et ne pas rester une simple abstraction.
« Les États-Unis font de plus en plus de déclarations sur une intervention militaire contre le Venezuela », a déclaré Maria Zakharova, lors d’un point de presse jeudi.
À cet égard, elle a critiqué une interview donnée au magazine Foreign Policy par le chef de commandement sud des États-Unis (SOUTHCOM), Craig Faller. « Son ton dur et agressif confirme une fois de plus nos craintes que l’opération militaire américaine au Venezuela ne soit pas simplement une abstraction, mais une réalité possible », a noté la haute diplomate russe.
Interrogé par Foreign Policy sur les projets américains d’intervention militaire visant à renverser le président vénézuélien Nicolas Maduro en faveur du chef de l’opposition Juan Guaido, M. Faller a déclaré que l’armée « envisage de nombreuses options » et « sera prête » à faire face à toutes les décisions prises par le président ».
Zakharova a poursuivi en affirmant que « les États-Unis cherchent à endiguer l’influence de la Russie au Venezuela, raison pour laquelle ils se préparent à une intervention militaire ».
Elle a ajouté que selon certaines informations, le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, avait chargé le Pentagone d’élaborer un plan pour réagir à l’ingérence présumée de la Russie dans les affaires du Venezuela.
« Nous voudrions réaffirmer une fois de plus que la Russie agit au Venezuela en coordination avec le gouvernement légitime du pays. Nous traitons avec des autorités légitimes, tandis que les États-Unis traitent avec des imposteurs. Les allégations des États-Unis concernant l’ingérence de la Russie dans les affaires du Venezuela sont ridicules », a conclu la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
« La situation au Venezuela ne constitue pas une menace pour la paix et la sécurité internationales, alors que les acteurs extérieurs menacent directement la paix et la sécurité au Venezuela », avait déclaré la semaine dernière le représentant de la Russie aux Nations unies en réponse aux menaces de guerre contre le Venezuela sous le prétexte de « la menace que le pays représenterait pour la paix et la sécurité internationales ».
Crise du Venezuela
Le 23 janvier, Juan Guaido, leader de l’opposition vénézuélien et président du Parlement, dont la nomination à ce poste avait été annulée par la Cour suprême du pays, s’est autoproclamé président par intérim lors d’un rassemblement dans la capitale du pays, Caracas.
Plusieurs pays, dont les États-Unis, des membres du Groupe de Lima (à l’exception du Mexique), l’Australie, l’Albanie, la Géorgie, ainsi que l’Organisation des États américains, l’ont reconnu.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a critiqué cette prise de position, évoquant un coup d’État organisé par Washington et annonçant qu’il rompait les relations diplomatiques avec les États-Unis. Le 4 février, la plupart des États membres de l’Union européenne ont reconnu Guaido comme président par intérim du Venezuela.
En revanche, la Russie, la Biélorussie, la Bolivie, l’Iran, Cuba, le Nicaragua, El Salvador, la Syrie et la Turquie ont exprimé leur soutien à Maduro, tandis que la Chine a appelé à la résolution pacifique de tous les différends et a mis en garde contre les ingérences étrangères. Le secrétaire général des Nations unies a lui aussi appelé au dialogue pour résoudre la crise.
Source: PressTV