Le bilan officiel de la série d’explosions au Sri Lanka est de 207 morts et 450 blessés, a annoncé un porte-parole de la police.
La police vient d’annoncer un nouveau bilan de la série d’explosions qui ont frappé le Sri Lanka ce dimanche: les attaques visant des hôtels de luxe et des églises ont fait 207 morts et 450 blessés.
Six explosions ont frappé ce dimanche 21 avril trois hôtels prestigieux et une église de Colombo, ainsi que deux autres églises proches de la capitale sri-lankaise, dans lesquelles était célébrée la messe de Pâques, selon la police. Un peu plus tard, deux autres explosions se sont produites à des endroits différents. Aucun groupe terroriste n’a pour le moment revendiqué ces attaques.
Suite à la septième et huitième explosion, les autorités sri-lankaises ont déclaré avoir coupé l’accès aux réseaux sociaux principaux, WhatsApp, Viber et Facebook.
Des explosions coordonnées dans huit lieux différents
Huit explosions se sont produites, six, très rapprochées, dans la matinée, et deux plusieurs heures après. Au moins deux d’entre elles sont le fait de kamikazes, selon des témoins, mais le porte-parole de la police, Ruwan Gunasekera, qui a fait état de trois arrestations, a dit ne pas être en mesure de « confirmer » si cette vague d’attentats étaient des attaques suicide.
À Colombo, trois hôtels de luxe en front de mer, le Cinnamon Grand Hotel, le Shangri-La et le Kingsbury, ainsi que l’église Saint-Antoine ont été frappés dans la matinée par des attaques qui ont fait au moins 64 morts, selon une source policière. Au Cinnamon Grand Hotel de Colombo, situé près de la résidence officielle du Premier ministre, un kamikaze, un Sri-Lankais qui s’était enregistré à l’hôtel la veille sous le nom de Mohamed Azzam Mohamed, a enclenché sa bombe dans la file de clients, venus profiter d’un buffet de Pâques dans un restaurant de l’établissement.
À Negombo, une localité au nord de Colombo, au moins 67 personnes ont trouvé la mort dans l’église Saint-Sébastien et 25 autres dans une église à Batticaloa, une ville de l’est de l’île, selon la même source.
Quelques heures plus tard, deux autres déflagrations sont survenues à Dehiwala, une banlieue sud de Colombo, où au moins deux personnes ont péri dans une explosion dans un quatrième hôtel, et Orugodawatta, au nord de Colombo, où un kamikaze s’est fait exploser, tuant trois policiers lors d’une opération de recherches dans une maison, selon la police.
Pas de revendications pour l’instant
Ces violences, qui n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat, sont les plus meurtrières dans le pays depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans.
Le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait alerté ses services il y a dix jours en indiquant qu’un mouvement islamiste appelé NTJ (National Thowheeth Jama’ath) projetait « des attentats suicides contre des églises importantes et la Haute commission indienne ». Le NTJ s’était fait connaître l’an passé en lien avec des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhistes.
De nombreuses victimes étrangères
Au moins 35 étrangers figurent parmi les morts. Des citoyens des États-Unis, des Pays-Bas, de Chine, du Pakistan, du Maroc, d’Inde, du Japon et du Royaume-Uni figureraient parmi les victimes, d’après les médias locaux.
« Plusieurs » Américains tués dans les attentats du Sri Lanka, selon Pompeo.
Des ressortissants japonais et britanniques ont été blessés. Les corps de 27 personnes, dont les autorités pensent qu’elles sont étrangères, ont été comptabilisés à l’Hôpital national de Colombo, selon un responsable du ministère des Affaires étrangères, Ravinatha Aryasinha.
Les autorités ski-lankaises ont pris les mesures
Les autorités sri-lankaises ont décrété un couvre-feu immédiat et le blocage temporaire des réseaux sociaux pour empêcher la diffusion d’« informations incorrectes et fausses ».
Le monde horrifié
Le Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe a fustigé des « attaques lâches » et appelé le pays à l’unité. L’archevêque de Colombo a appelé à « punir sans pitié » les coupables, « car seuls des animaux peuvent se comporter ainsi ».
L’Eglise catholique en Terre sainte a condamné les attentats au Sri Lanka.
Le pape François a exprimé sa « tristesse » en apprenant « la nouvelle des graves attentats, qui précisément aujourd’hui, jour de Pâques, ont porté deuil et douleur dans plusieurs églises et autres lieux de réunion au Sri Lanka ». De l’Iran à la Grande-Bretagne, les condoléances et les appels à défendre la liberté religieuse ou à lutter contre le terrorisme se sont multipliés dans le monde. Le président américain Donald Trump a condamné des « attaques terroristes horribles ».
Dans un tweet, le Président français a «fermement» condamné ces attaques qu’il a qualifiées d’«actes odieux»:
Theresa May condamne des actes de violence « effroyables ».
Source: Avec AFP + Sputnik