Un drone des Gardiens de la Révolution islamique, l’armée idéologique iranienne, a survolé un porte-avions américain croisant dans le Golfe, affirme l’agence de presse iranienne Tasnim sur son site internet dimanche.
L’agence publie une vidéo, non datée, montrant un drone bleu clair avec l’inscription « Ababil III » en lettres persanes et latines décoller d’une piste désertique en bord de mer.
La vidéo a été tournée par la force navale des Gardiens de la Révolution, écrit Tasnim. Après le décollage de l’appareil, elle montre une vue aérienne de deux bâtiments de guerre croisant en mer et semblant appartenir à l’escorte d’un porte-avions dont s’approche ensuite la caméra. Sur la tourelle de ce bâtiment est inscrit le matricule 69 en chiffres géants. Il s’agirait du USS John Stennis qui est arrivé dans les eaux du Golfe en décembre 2018, indique le site en ligne de la télévision iranienne arabophone al-Alam.
La vidéo donne ensuite, sous forme d’informations incrustées dans l’image, des détails sur les numéros de plusieurs avions sur le pont, pour certains visibles à l’œil nu, notamment ceux de deux avions de surveillance américains Hawkeye AWACS et de quelques avions de combat F18.
Le message du CGRI
« C’est un message qui veut dire que tous les agissements et déplacements des forces américaines dans la région font l’objet d’une surveillance méticuleuse de la part des Gardiens de la révolution islamique qui sont capables de leur assener des coups douloureux avec facilité et précision », a commenté al-Alam.
Le drone utilisé dans cette opération constitue lui aussi un message à part entière. Ababil III qui est de fabrication iranienne à 100% peut effectuer des survols sur 15 mille pieds d’altitude, une distance de 250km, et pendant 8 heures d’affilée.
Il peut en outre envoyer les photos prises vers les stations de réception terrestres ou tout autre système de réception.
Les Gardiens du Golfe
Les Etats-Unis ont annoncé le 8 avril le placement des Gardiens de la Révolution sur leur « liste des organisations terroristes étrangères ».
En réponse, le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a annoncé le même jour qu’il considérait désormais les forces américaines déployées au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique et en Asie centrale, comme des « groupes terroristes ».
L’Iran se considère comme le gardien du Golfe et dénonce régulièrement la présence militaire américaine dans ce bras de mer.
Mercredi à New York, le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a averti les Etats-Unis qu’ils s’exposeraient à des « conséquences » s’ils prenaient « la mesure folle » d’interdire à l’Iran l’accès au détroit d’Ormuz, qui ferme le Golfe et par lequel passerait un tiers du pétrole transitant par voie maritime.
« C’est dans l’intérêt de notre sécurité nationale de garder ouvert le Golfe persique (…) Nous l’avons fait par le passé et nous continuerons à le faire à l’avenir », a dit M. Zarif.
« Mais les Etats-Unis devraient savoir que quand ils entrent dans le détroit d’Ormuz, ils doivent parler à ceux qui protègent le détroit d’Ormuz –les Gardiens de la Révolution iranienne », a-t-il ajouté.
Tous ou personne
Ce dimanche 28 avril, le chef d’état-major des forces armées iraniennes a rappelé une énième fois l’équation de tous ou personne que son pays a établie pour répondre aux tentatives américaines de réduire à zéro ses exportations pétrolières.
« Si le pétrole iranien ne transite pas par le détroit d’Ormuz aucun autre pétrole ne le fera », a averti le général Mohamad Baqeri lors d’un point de presse avec les journalistes ce dimanche 28 avril, en marge du Forum annuel des commandant et chefs de la police.
Source: AFP