Le caricaturiste portugais Antonio Moreira Antunes, auteur du dessin controversé publié la semaine dernière dans le New York Times qui représente le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sous la forme d’un chien, a rejeté les accusations d’antisémitisme, affirmant que les critiques faisaient partie de la « machine de propagande juive ».
La publication du dessin a suscité un tollé aux Etats-Unis et en ‘Israël’, de nombreux responsables ayant vivement condamné la caricature, ainsi que le journal newyorkais.
Antonio Moreira Antunes, qui dessine pour le journal portugais Expresso, a déclaré mercredi à CNN que les Juifs n’étaient pas « au-dessus de la critique ».
Selon le dessinateur, les appels à l’antisémitisme ont été « lancés à travers la machine de propagande juive », qui considère que « chaque fois qu’il y a une critique, c’est parce qu’il y a un antisémite de l’autre côté ».
« Or ce n’est pas le cas », a-t-il précisé.
Lundi, Antunes a déclaré que le dessin était « une critique de la politique israélienne, qui a un comportement criminel en Palestine aux dépens de l’ONU, et non des Juifs », a rapporté le journal Expresso.
« L’étoile de David aide à identifier une figure [Netanyaheu] peu connue au Portugal », s’est justifié le caricaturiste à Expresso.
Le caricaturiste a fustigé « la droite juive qui ne veut pas être critiquée », et qui « quand on la critique, nous répond +Nous sommes un peuple persécuté, nous avons beaucoup souffert… c’est de l’antisémitisme+ ».
Antunes a affirmé avoir été personnellement affecté par les excuses présentées par le Times depuis la publication de la caricature, affirmant que le journal aurait dû considérer son travail comme « un problème politique et non religieux ».
Suite aux réactions provoquées par la publication du dessin, le journal Expresso a tenu a clarifié cette semaine sur son site web qu’il « a toujours défendu la liberté d’expression et d’opinion, rejetant l’affirmation selon laquelle la caricature était antisémite, et qualifiant Antunes de « dessinateur de renommée internationale. »
Le New York Times prend des mesures
Pour sa part, le New York Times a ensuite annoncé une série de mesures s’engageant à un contrôle éditorial renforcé et à un effort de formation de ses journalistes.
La direction du journal a notamment décidé d’entamer une procédure disciplinaire contre le responsable d’édition qui avait choisi la caricature, qui n’avait pas été dessinée spécialement pour le journal.
Interrogé sur le fait de savoir si ce responsable pourrait être licencié, le journal n’a pas donné suite.
Le New York Times est parfois présenté, par des sympathisants d’extrême droite, comme un « journal juif », en grande partie à cause des origines de la famille qui le dirige, les Ochs-Sulzberger.
Source: Médias israéliens