Après la vague du printemps arabe qui a ébranlé plusieurs pays, le Venezuela, l’Algérie, la Libye et le Soudan connaissent actuellement à leur tour des soulèvements populaires. Similitudes ou concours de circonstances entre les deux phénomènes?
Dans un entretien accordé à Sputnik, le docteur Pierre Azar, expert libanais en questions géopolitiques et économiques, est affirmatif: les tendances à la facture, voir les affrontements, entre les armées nationales et les peuples qui apparaissent dans ces pays obéissent aux mêmes logiques que celles des événements du printemps arabes. Et d’affirmer que ce sont les mêmes acteurs internationaux qui sont à la manœuvre.
«Le problème qui se pose aujourd’hui sur la scène des relations internationales est qu’il y a trois acteurs majeurs différents qui agissent: les États, les organisations internationales et enfin les puissances transnationales», confie-t-il. «Je veux dire par « puissances transnationales » les grandes puissances de l’argent et de l’industrie que l’ex-Président des États-Unis Dwight Eisenhower a désignées dans son discours d’adieu comme le complexe militaro-industriel», ajoute-t-il, soulignant que «ce sont ces puissances, avec leurs ramifications dans tous les pays du monde, qui tirent les ficelles des évènements sur la scène internationale en dehors de toute possibilité des États à influencer ou à contrôler leur cours». «C’est ainsi que les États sont généralement surpris et choqués par des évènements face auxquels ils se retrouvent complètement désarmés, n’ayant aucune idée de comment réagir face à eux», poursuit-il.
Tout en affirmant que les organisations terroristes comme Daech étaient une émanation directe de ces puissances transnationales, le Dr. Azar explique que «la méthode que ces dernières utilisent pour s’attaquer aux États est de frapper et de démembrer les armées nationales». «Dans ce sens, les évènements qui se sont déroulés durant ce que l’on a appelé le printemps arabe ou ceux qui se passent en ce moment au Venezuela, en Algérie, en Libye, en Tunisie et au Soudan sont interconnectés et obéissent strictement à la même logique», soutient-il.
Évoquant les objectifs fixés par ces puissances et qui provoquent ce genre d’événements partout dans le monde, Pierre Azar affirme que «ces groupes ont tout le temps besoin de déclencher des guerres et les maintenir le plus longtemps possible». «Car leur activité consiste essentiellement à fabriquer des armes et à trouver des marchés pour les écouler», insiste-t-il, soulignant qu’à ceci s’ajoute les intérêts qu’ils promeuvent dans «d’autres secteurs économiques civils, tel que l’énergie, qu’ils contrôlent également».
Source: Sputnik