Le président Bachar al-Assad a accusé le wahhabisme d’être derrière la montée de l’extrémisme religieux qui a sévi en Syrie et servi de terreau à la guerre qui a ravagé ce pays depuis 2012.
Selon l’agence de presse syrienne officielle Sana, il a tenu ces propos lors de l’inauguration ce mardi du Centre islamique international al-Cham, relevant du ministère du legs islamique, pour la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.
Selon lui, l’extrémisme religieux n’est pas à l’origine religieux, mais social sous une couverture religieuse.
M. Assad considère aussi que le terrorisme n’a rien à voir avec les traditions ni les coutumes syriennes, assurant « qu’il était de provenance extérieure, puis était devenu une réalité en Syrie ».
« Il est vrai que la guerre est une guerre extérieure, mais les éléments sur lesquels elle s’était basée sont intérieurs », a-t-il insisté plus tard.
Par la suite, le numéro un syrien a critiqué les Wahhabites qui d’après lui ont transformé, par leur ignorance et l’ignorance de leur entourage, la religion en un exemple de l’ignorance.
«On trouve dans la société des Wahhabites toutes les formes d’extrémisme. Par contre, la société au Levant est une société modérée qui, quoiqu’elle a la même religion, est toutefois une religion correcte, un exemple à suivre de l’Islam, en dépit de certaines lacunes », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « La vraie religion a besoin d’une société équilibrée et d’une mentalité ouverte ».
Le wahhabisme est la religion d’Etat en Arabie saoudite, depuis la fondation du royaume. Il se caractérise par une lecture rigoriste de la religion qui se plait à apostasier les autres Musulmans, et surtout à légitimer leur mise à mort.
Le président Assad a aussi vilipendé la Confrérie des Frères Musulmans, dont l’idéologie a influencé de nombreux groupuscules terroristes durant la guerre en cours. « Dieu nous a demandé d’être une nation modérée et je ne parlera pas du rôle des Frères musulmans dans le cadre religieux et de ce qu’ils ont fait pour déformer l’Islam et son image durant des décennies passés », a-t-il dit.
Selon lui, « cette guerre a été une dure leçon pour nous tous,.., elle nous a imposé à tous de réfléchir de nouveau et de réévaluer tous les éléments qui avaient abouti à cette guerre ».
« La leçon que nous avons tirée de cette guerre est de savoir faire la distinction. Avant la guerre, nous n’étions pas en mesure de faire la différence entre celui qui est pieux et fidèle et celui d’une autre part qui est fanatique », a-t-il fait noter.
Selon l’agence officielle syrienne Sana, le Centre en question inclut un département de la lutte contre l’idéologie extrémiste, le Centre de Recherches scientifiques, une bibliothèque et des salles de conférences pour la formation selon la ligne modérée des Oulémas du Levant.