Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a bloqué l’inclusion de l’Arabie saoudite sur une liste de pays qui recrutent des enfants soldats, écartant les conclusions de ses experts selon lesquelles une coalition dirigée par une armée saoudienne aurait utilisé des combattants mineurs pendant la guerre contre Yémen.
Cette décision, intervenue après un débat interne acharné, pourrait susciter de nouvelles accusations de la part des défenseurs des droits de l’homme et de certains législateurs, selon lesquels le gouvernement Trump accorderait la priorité aux intérêts économiques dans les relations avec l’Arabie saoudite, principal allié américain et grand client d’armes.
La décision de Pompeo intervient alors que les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran ne cessent de s’amplifier.
Les experts du département d’Etat ont recommandé l’ajout de l’Arabie saoudite à la liste à paraître prochainement basée en partie sur les reportages et les évaluations des organisations de défense des droits de l’homme selon lesquels Riyad a engagé des enfants combattants du Soudan pour lutter aux côtés de la coalition, soutenue par les Etats-Unis, au Yémen.
Au lieu d’ajouter l’Arabie saoudite à la liste, le Soudan sera réintégré après son élimination l’an dernier, ont déclaré des sources américaines.
La liste des enfants soldats fera partie du rapport annuel annuel du département d’État sur la traite des personnes, qui devrait être publié jeudi, selon certaines sources.
Les forces armées étrangères figurant sur la liste ne peuvent recevoir d’aide, d’entraînement et d’armes de la part des États-Unis à moins que le président ne renonce à ces sanctions, en tout ou en partie, en se fondant sur «l’intérêt national». Trump et ses prédécesseurs l’ont déjà fait pour des pays étroitement liés aux États-Unis en matière de sécurité.
Depuis la fin de 2016, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a déployé jusqu’à 14 000 Soudanais à tout moment, y compris des enfants âgés de 14 ans à peine, pour combattre contre les forces yémenites, offrant des paiements pouvant aller jusqu’à 10 000 dollars par recrue.
À Washington, la guerre contre Yémen est une question litigieuse bien au-delà du département d’État.
Les législateurs républicains et démocrates, citant des preuves sur le rôle joué par le prince héritier saoudien dans l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018 et irrités par le bilan des civils yéménites tués suite aux bombardements saoudiens, ont intensifié leurs efforts pour bloquer les ventes d’armes à l’Arabie saoudite.
L’Arabie, mène depuis mars 2015, une guerre sans merci contre le Yémen.
Source: Avec Reuters