Les Etats-Unis ont décidé d’imposer des sanctions au chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, accentuant encore leur campagne de « pression maximale » sur l’Iran.
Un responsable de l’administration américaine a souligné que l’image de modéré de M. Zarif, aidée par son anglais courant, son humour et ses études aux Etats-Unis, ne reflétait pas la réalité.
« Cela fait bien trop longtemps qu’on lui permet de se faire passer pour un représentant raisonnable et crédible de l’Iran. Aujourd’hui, le président Trump a décidé que ça suffit », a-t-il ajouté.
« Zarif est le visage du régime qui répand à l’étranger la propagande et les campagnes de désinformation favorables au programme nucléaire de Téhéran, à ses missiles balistiques et à ses réseaux terroristes », a prétendu ce haut responsable de l’administration ayant requis l’anonymat.
Zarif a immédiatement répliqué que Washington tentait de réduire l’Iran au silence sur la scène internationale. « La raison invoquée par les Etats-Unis pour me sanctionner, c’est que je suis le principal porte-parole de l’Iran dans le monde », a-t-il tweeté. « La vérité fait si mal que ça? ».
Le chef de la diplomatie iranienne a affirmé que ces sanctions n’auraient « aucun effet » sur sa famille et lui. « Je n’ai aucune propriété ni aucun actif en dehors de l’Iran », a-t-il tweeté. « Merci de me considérer comme une telle menace. »
Par ces sanctions, Washington cherchera aussi à empêcher les voyages de M. Zarif à l’étranger, même si l’administration américaine ne l’empêchera pas de participer aux activités de l’ONU à New York.
Des voix US s’élèvent contre cette décision
Des voix se sont élevées aux Etats-Unis contre cette décision qui paraît fermer la porte au dialogue avec Téhéran.
« Le fait de sanctionner des diplomates affaiblit la diplomatie », a ainsi tweeté le sénateur républicain Rand Paul, qui avait tenté d’entamer une médiation avec l’Iran.
La Maison Blanche a insisté sur le fait qu’elle est toujours prête à discuter, mais pas avec M. Zarif.
Les diplomates américains « ne le considèrent pas comme notre principal contact », a indiqué le responsable de l’administration. « Si nous devons avoir un contact avec les Iraniens, nous voulons quelqu’un qui prenne des décisions ».
- Zarif est au coeur de négociations internationales complexes sur le programme nucléaire iranien, que Téhéran assure pacifique.
Ils ont peur des interviews donnés aux USA
Entre-temps, le président iranien Hassan Rohani a estimé jeudi que les sanctions américaines imposées à M.Zarif montrent que Washington a « peur » de lui.
« Ils ont peur des interviews données par notre ministre des Affaires étrangères », a assuré M. Rohani dans un discours retransmis à la télévision.
Le président iranien, en visite à Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran, faisait référence à une série d’entretiens donnés par M. Zarif à la presse internationale lors d’une récente visite au siège des Nations unies, à New York.
« Il est absolument clair que les fondations de la Maison Blanche ont été ébranlées par les mots et la logique d’un diplomate informé et dévoué », a-t-il affirmé, accusant les Etats-Unis de « faire des enfantillages ».
« Nos ennemis sont si impuissants qu’ils ont perdu la capacité d’agir et de penser de manière sensée », a-t-il ajouté.
Source: Avec AFP