Michael Rubin, analyste politique au grand centre de réflexion American Entreprise Institute, souligne dans un article publié sur le site National Interest que Washington a toujours tendance à sous-estimer la puissance défensive de la République islamique d’Iran, alors même que les ingénieurs et les scientifiques iraniens sont aptes à développer des technologies militaires de pointe.
Rubin souligne dans son article que les récents incidents survenus non seulement dans le détroit d’Ormuz (drone d’espionnage américain abattu par les forces iraniennes), mais également en Syrie et en Irak, ont mis en lumière le travail de l’Iran en matière de technologies de défense.
L’auteur rappelle que l’Iran a mis son premier drone en service en 1985, une ou deux décennies avant la plupart des pays de la région. Aujourd’hui, le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) dispose d’environ une dizaine de modèles de drones, dont les plus récents fonctionnent jour et nuit, utilisent le guidage GPS et restent en vol pendant douze heures d’affilée.
Alors que les diplomates continuent de se focaliser sur le programme nucléaire civil de la République islamique d’Iran, la prochaine génération de technologie militaire comprend les armes hypersoniques, la robotique et des systèmes autonomes. Rien n’indique pour le moment que l’Iran ait la capacité de s’engager dans un projet hypersonique, et on ne sait pas si les alliés chinois et russe de Téhéran ont transféré ou non cette technologie à l’Iran. La robotique, les systèmes autonomes et l’intelligence artificielle sont d’autres domaines qui intéressent les Iraniens.
Des milliers de jeunes Iraniens étudient l’ingénierie dans les universités américaines, européennes, russes ou chinoises. Un nombre considérable d’entre eux se mettent à travailler dans le secteur de l’industrie défensive après la fin de leurs études.
Le gouvernement iranien a également encouragé les investissements dans les nanotechnologies. Téhéran et Pékin ont collaboré dans le domaine de la nanotechnologie et les sociétés iraniennes et chinoises travaillent ensemble sur de nombreux projets.
L’auteur estime que la Russie coopère pleinement avec l’Iran. Cette année, les médias ont fait état du projet de fabrication d’une version iranienne du missile sol-air russe Pantsir.
Il paraît que l’Iran et la Russie envisagent aussi l’élaboration des projets communs dans le domaine de la robotique.
Le 24 juin 2019, le vice-ministre iranien de la Défense s’est rendu à Moscou pour assister à un ‘forum technico-militaire’ auquel ont participé plus de 12 000 sociétés russes et étrangères, dont beaucoup travaillent dans le secteur de la robotique.
Les experts militaires iraniens semblent de plus en plus s’intéresser à l’intelligence artificielle et à des systèmes totalement autonomes.
Le 12 juin 2019, le commandant de la force de défense aérienne iranienne, Ali-Reza Sabahifard, a annoncé l’usage par les forces iraniennes d’un nouveau système capable de détecter les drones furtifs et qui pourrait également utiliser à un certain degré l’intelligence artificielle.
Le fait que les autorités iraniennes aient réussi à neutraliser un drone américain à peine un mois après cette annonce suggère que les progrès iraniens ne devraient pas être si facilement sous-estimés par les responsables américains.
Source: PressTV