L’unité balistique de l’armée yéménite et d’Ansarullah a frappé avec un nouveau missile, le lundi 19 août, une base militaire de la coalition saoudienne.
L’armée yéménite a annoncé avoir frappé avec le missile balistique « Nakal » la base militaire de Mas dans la province de Maarib.
Cité par la chaîne Al-Masirah, le porte-parole de l’armée yéménite, le général Yehya Sarii, a précisé que des dizaines de militaires de la coalition saoudienne et de leurs mercenaires ont été tués ou blessés lors de cette attaque au missile menée avec une grande précision contre un défilé militaire dans la province de Maarib, à l’est de la capitale Sanaa.
« L’attaque a été menée suite à une minutieuse opération de collecte de renseignements contre la base militaire de Mas où des militaires et mercenaires de la coalition saoudienne se préparaient à mener des opérations dans les régions de Nehem et de Sirwah », ajoute le porte-parole de l’armée yéménite.
C’est la première fois que les forces yéménites utilisent le missile balistique Nakal (châtiment, en arabe) dans leurs opérations contre la coalition saoudienne.
Le porte-parole de l’armée yéménite a préféré ne pas fournir de détails en termes de particularités techniques sur ce nouveau missile.
Il a en outre précisé que « des ambulances [de la coalition] ont rapidement été précipitées vers le lieu de l’attaque pour évacuer les tués et les blessés ».
Taez dans la ligne de mire des Emirats
Entre-temps, sur le front du sud, alors que les Saoudiens tentent de reprendre le contrôle de la ville d’Aden, les Émiratis, eux, cherchent à profiter de la situation sévissant dans cette zone suite aux récents affrontements à Aden, afin d’étendre leur zone de contrôle jusqu’aux côtes sud-ouest du Yémen.
Dans la province voisine de Taëz où les deux parties essaient de se fortifier sur le plan militaire, on s’attend à une escalade de tensions dans les jours à venir.
C’est sur quoi se penche le journal libanais Al-Akhbar, dans un article sur « les convoitises de la coalition saoudo-émiratie au Yémen ».
« Après que les paramilitaires séparatistes du Conseil de transition du Sud, soutenus par les Émirats arabes unis, eurent assis, la semaine dernière, leur contrôle sur les villes d’Aden et de Lahej au sud du Yémen, les conséquences de ces évolutions se font ressentir maintenant dans la province de Taëz dans le Sud-Ouest yéménite », écrit Al-Akhbar dans un article intitulé : « Taëz sera-t-elle la prochaine destination des Émiratis après Aden ? ».
Les zones du sud de la province de Taëz étendues sur une partie de la côte ouest du Yémen surplombant le détroit de Bab el-Mandeb sont depuis jeudi soir le théâtre de conflits entre les paramilitaires du Congrès yéménite pour la réforme (parti Islah proche des Frères musulmans) et les séparatistes soutenus par les Émirats arabes unis.
Plus de 40 personnes ont été tuées ou blessées des deux côtés au cours de ces affrontements qui ont causé de lourds dégâts pour la population locale.
Des dizaines de familles se sont vues obligées de quitter leurs domiciles endommagés par des éclats d’obus et des tirs échangés au cours de conflits fomentés par les Émirats arabes unis qui tentent depuis des années de créer une liaison entre les fronts du sud et du sud-ouest du Yémen, dans l’espoir de pouvoir y asseoir entièrement leur mainmise.
Les deux parties se prépareraient à une bataille décisive à Taëz.
Les paramilitaires du parti Islah qui reçoivent l’appui logistique de certaines des casernes sous contrôle des forces pro-Hadi (soutenues par Ryad), tout comme les brigades salafistes d’Abou al-Abbas, s’occupent de mobiliser des renforts en effectifs militaires.
Dans le cadre d’un scénario prémédité, les forces d’Abou al-Abbas soutenues par les EAU se sont retirées de la ville de Taëz pour aller se déployer dans des zones stratégiques tout près de la ligne côtière du port al-Mokha et de l’entrée sud de la mer Rouge, avec pour but de concevoir un bouclier de protection pour les forces pro-émiraties à Aden.
Toujours d’après le journal Al-Akhbar, les convoitises des EAU pour affirmer leur place dans les zones surplombant le détroit stratégique de Bab el-Mandeb remontent à des années bien avant l’agression saoudienne contre le Yémen.
L’article cite entre autres des soi-disant projets d’investissement émiratis dans cette zone, et de préciser:
« La reprise de conflits au cours de ces derniers jours laisse conclure que les Émirats arabes unis cherchent désormais à affirmer leur mainmise sur toutes les zones surplombant le détroit de Bab el-Mandeb. Des rumeurs circulent d’après lesquelles les EAU auraient fait appel la semaine dernière à Sultan al-Barakani, sous-secrétaire général du parti du Congrès général du peuple et chef du Parlement du gouvernement démissionnaire de Hadi, ainsi qu’à un nombre de responsables du ce parti, dans la province de Taëz, dans le cadre des coordinations sur les récents affrontements. Mais il va sans dire que la bataille dans la province de Taëz se poursuivra, à moins que les parties saoudienne et émiratie arrêtent de fournir des armes à leurs supplétifs impliqués dans cette guerre de procuration. »
Source: Avec PressTV