La récente décision du gouvernement américain de retirer les limites régissant strictement le temps passé en centres de rétention par les enfants migrants est contraire au droit international, a indiqué la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Lors d’une conférence de presse, Michelle Bachelet s’est dite préoccupée par l’annonce faite fin août par le ministère américain de la Sécurité intérieure de vouloir mettre fin à une décision judiciaire de 1997, dite « Flores », imposant aux autorités fédérales de ne pas maintenir en détention les enfants plus de 20 jours.
L’administration du président américain Donald Trump estime que la jurisprudence Flores est dépassée dans le contexte migratoire actuel et souhaite que cette limite de 20 jours soit levée dans les deux mois à venir.
Plusieurs Etats américains ont annoncé leur intention de s’opposer devant la justice à cette décision.
Rendre la détention illimitée est « contraire à toutes les conventions légales, au droit international des droits humains et aux lois sur les enfants », a expliqué Mme Bachelet, pointant la Convention relative aux droits de l’Enfant qui stipule que les enfants ne peuvent être détenus qu’en dernier ressort et pour la durée la plus courte possible.
Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale l’un des piliers de sa présidence et de sa campagne de réélection pour 2020.
Il avait provoqué l’an dernier une forte indignation, y compris dans son camp républicain, avec sa politique de séparation des familles à la frontière, dite de « tolérance zéro », avant de faire machine arrière en juin 2018.
Mme Bachelet s’est toutefois inquiétée mercredi d’apprendre que bien que le gouvernement Trump ait affirmé avoir mis un terme à cette politique de séparation, « des centaines d’enfants supplémentaires ont été séparés de leur famille depuis (…) juin 2018 ».
« Nous pensons que la séparation arbitraire des familles constitue une ingérence arbitraire et illégale dans la vie familiale et une grave violation des droits de l’enfant », a-t-elle déclaré.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est également opposé à la nouvelle règle annoncée par le gouvernement républicain visant à refuser la nationalité américaine aux migrants bénéficiant de prestations sociales.
Source: AFP