Exit John Bolton et sa célèbre moustache: le président américain Donald Trump a annoncé, le mardi 10 septembre, le limogeage de son conseiller à la sécurité nationale avec lequel il était en désaccord sur plusieurs dossiers brûlants, de l’Iran à la Corée du Nord en passant par l’Afghanistan.
Le départ de M. Bolton, partisan d’une ligne dure face à l’Iran, intervient dans une période particulièrement délicate dans les relations entre Washington et Téhéran. M. Trump a envoyé sur ce dossier des signaux contradictoires, n’écartant pas la possibilité de rencontrer son homologue iranien Hassan Rohani en marge de l’Assemblée générale de l’ONU dans deux semaines.
Or, le représentant de l’Iran à l’ONU, Majid Takht-Ravanchi, a répété qu’une telle rencontre ne pourrait se tenir que si Washington mettait un terme à son « terrorisme économique » en levant toutes ses sanctions imposées à l’Iran.
Le limogeage spectaculaire de Bolton à la réputation de va-t-en-guerre ne marquera pas nécessairement un tournant dans la politique du 45e président des Etats-Unis, qui s’enorgueillit de n’écouter que lui-même. Mais il modifiera incontestablement la dynamique au sein de la « West Wing ».
« J’ai informé John Bolton hier soir que nous n’avions plus besoin de ses services à la Maison Blanche », a tweeté M. Trump. « J’étais en désaccord avec nombre de ses suggestions, comme d’autres au sein de cette administration ».
« J’ai demandé à John sa démission, elle m’a été remise ce matin », a ajouté le président, assurant qu’il nommerait son successeur la semaine prochaine.
« Parlons-en demain »
D’un tweet sec, M. Bolton, 70 ans, a présenté une version différente des 24 dernières heures, indiquant qu’il avait proposé au président de lui présenter sa démission lundi soir et que ce dernier lui avait répondu: « Parlons-en demain ».
Cette annonce est tombée moins de deux heures avant un point de presse, qui avait été annoncé par la Maison Blanche et auquel devait participer M. Bolton en compagnie du secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
Ce dernier a sauté sur l’occasion pour souligner qu’il avait souvent été en désaccord avec M. Bolton, tout en insistant sur le fait qu’il ne fallait pas s’attendre à un brusque coup de barre.
« Je pense qu’aucun dirigeant au monde ne devrait partir du principe qu’à cause d’un départ, la politique étrangère du président Trump va profondément changer », a-t-il déclaré.
Pour le leader des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, cette décision de Donald Trump n’est que « le dernier exemple de sa façon de gouverner par le chaos ».
Source: Avec AFP