De nombreux responsables sécuritaires libanais affirment que la coopération entre les services de sécurité officiels et celui de la résistance constitue un passage obligatoire pour une lutte efficace contre le terrorisme et l’espionnage.
Toutefois, des obstacles entravent cette coopération, notamment entre le Hezbollah et le Département de l’information affilié aux Forces de sécurité intérieure (FSI).
En effet, il est impossible de séparer la relation entre le Hezbollah et le Département de l’information des FSI de l’enquête internationale liée à l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Le service des FSI a pris à sa charge la majeure partie de l’enquête sur laquelle a été fondé l’acte d’accusation politique contre le Hezbollah.
Malgré ceci, les deux parties ont réussi à tisser une relation séparée de la mission des enquêteurs internationaux et leur tribunal. A l’époque de Wissam el-Hassan, cette relation s’était considérablement développée, le département d’information étant devenu le canal de communication entre le Hezbollah et le parti du Futur.
La grande confiance en soi chez Wissam el-Hassan lui a permis de tisser des relations personnelles, politiques et sécuritaires hors du cadre délimité par le Courant du Futur.
C’est lui qui s’était opposé à la formation d’une milice du Futur avant les incidents du mai 2008: « Ta position est erronée et elle ne ressemble pas à l’attitude de ton père dans des circonstances pareilles ».
C’est aussi grâce à lui, et à ses entretiens quotidiens avec le chef des liaisons et de la coordination au Hezbollah, Hajj Wafic Safa, avec la particpation du chef de la chambre d’opérations des FSI le général Houssam Tannoukhi, que Saad Harir est sorti de ce pétrin.
Des collaborateurs avec Israël… toujours libres!
Un jour, el-Hassan a réclamé de Safa des renseignements sur des personnes soupçonnées de coopérer avec l’ennemi israélien. Lorsque Safa les lui a remis , il n’en a rien découlé du tout. Le département d’information n’a pris aucune mesure sérieuse, bien que l’un des suspects ait été membre des FSI, et que son interrogatoire ait été facile!
Tous les suspects sont restés libres, jusqu’à ce qu’ils aient été arrêtés par le service des renseignements de l’armée trois ans plus tard.
Quoique le département des FSI n’a pas réussi dans cette épreuve, le Hezbollah a poursuivi la coopération politique et sécuritaire avec lui.
En 2008, étant chargé du dossier de la lutte contre l’espionnage israélien, ce département a traqué fortuitement des « réseaux » qui travaillaient au profit de l’ennemi sioniste. Après avoir « découvert » que certains agents actifs étaient dirigés depuis les territoires palestiniens occupés, le service sécuritaire dirigé alors par Ashraf Rifi a repris sa campagne politique contre le Hezbollah, l’accusant d’implication directe dans le meurtre de Rafic Hariri.
Après l’assassinat de Wissam el-Hassan en 2012, le colonel Imad Osman lui a succédé. Mais l’action de son service dans le domaine de la lutte antiterroriste est restée à son seuil minimal. Malgré les grands potentiels du département, Osman s’est contenté de quelques exploits dans le domaine de la sécurité préventive.
Il semble que le nouveau chef sécuritaire a voulu réaliser la volonté de Hariri dans son soutien à l’opposition syrienne face au Hezbollah et à l’Etat syrien.
Partant de là, la relation de ce service avec le Hezbollah a été presque gelée, pourtant toute lutte antiterroriste ou contre-espionnage doit obligatoirement passer par le service sécuritaire de la résistance, vu sa grande expertise.
Libération d’un terroriste: message au Hezbollah?
Cette dégradation de la relation bilatérale s’est illustrée dernièrement par la libération du convoyeur des terroristes qui ont commis les deux attentats suicides de Borj Barajneh en novembre 2016, dansla banlieu sud de Beyrouth.
Interrogé sur cette libération, le président du département des renseignements des FSI a dit qu’il l’a déféré devant le parquet militaire général qui a décidé de le libérer!
Mais des questions subsistent sur le véritable responsable de sa libération: le département d’informations ou le parquet général?
De toute façon, le département d’information a adressé un message au Hezbollah, selon lequel le fait de tisser une relation professionnelle normale avec lui est difficile, pour ne pas dire impossible.
Traduit du site al-Akhbar
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